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Les Simone, courir vers la banalité

Les Simone Photo: Radio-Canada

Les usagers payants de la plateforme ICI Tou.tv auront en exclusivité les six premiers épisodes de la deuxième saison de la populaire série Les Simone du duo Kim Lévesque-Lizotte et Louis Morissette. Le tout sera dévoilé sur la portion VÉRO.TV du site dès le 23 août, la diffusion à la télé se fera plus tard cette année.

Pour ceux qui ont suivi les aventures l’automne dernier, vous savez déjà ce que la série vous réserve. Un trio de jeunes femmes, avec des références forcées à Simone de Beauvoir, se cherchent entre le travail, les amours et les amis. Rien de particulièrement singulier.

Je n’ai pas caché mes critiques l’an dernier quand la série avait été dévoilée. J’étais particulièrement agacé par les promesses d’une série différente alors qu’on nous servait la même poutine réchauffée qui traite de l’amour et de la vie avec la finesse et la subtilité d’un trou dans le mur.

Ceci dit, j’avais quand même hâte de visionner cette deuxième saison pour voir si un peu de recul et d’ajustements pourraient sauver ce projet qui, malgré mes réserves, misait sur une distribution très talentueuse.

Quatre épisodes plus tard, je suis capable de reconnaître une certaine amélioration. Notamment, lesdites références plaquées à Simone de Beauvoir et le name dropping agaçant de la première saison n’y sont plus à quelques rares exceptions. Ce n’est plus un irritant ou un point risible, même si quelques lignes de dialogues renvoient à cette triste habitude de coller des phrases toutes faites sur des situations creuses.

Par contre, les quelques améliorations dans la façon de faire ne feront pas des Simone une série à voir cet automne.

Je m’explique.

Une fois de plus, l’émancipation de ces jeunes femmes passent par le couple, la relation et la projection dans le quotidien d’un homme. Elles sont en déroute et le point d’ancrage est toujours masculin, tout comme les rappels à l’ordre et la sagesse distribuée à coup de massue.

Lors de la première saison, ce «féminisme» accessoirisée n’est pas venu freiner les succès et je ne crois pas qu’il y aura une différence cet automne. Ceux qui étaient au rendez-vous reviendront et les sceptiques, comme moi, se demanderont encore pourquoi on se contente d’une telle banalité quand on prétendait vouloir raconter une histoire différente.

Avoir des femmes à l’avant-plan, c’est une chose, mais si elles ne sont pas en mesure de se sentir vivante sans avoir un homme qui leur souffle dans le coup, c’est un peu l’équivalent de les réduire au silence comme on le fait depuis toujours en fiction.

C’est une couche de vernis sur un meuble rongé par les mites.

Vous vous ferez une tête cette semaine, mais je suis déçu de voir que le temps et le recul n’auront pas été bénéfiques aux Simone qui sont, encore cette saison, la triste réalisation que nous avons encore du chemin à faire avant de voir de la fiction sur nos écrans qui ne se contente pas de réchauffer la même recette aux avec l’espoir de rallier le fatidique million de téléspectateurs.

C’est dommage parce que la quête de l’amour et l’envie de meubler la solitude n’ont pas à être un étalage pathétique des travers des individus. Au contraire, c’est possiblement le point qui nous rassemble tous.

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