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«Lâchés lousses»: prendre le public pour des idiots

Lâcher Lousse Photo: TVA

En tant que critique, ça serait facile de déverser mon fiel sur des productions de variétés sur une base régulière comme elles ne rejoignent pas mes goûts et ce que je recherche dans mon petit écran.

Sauf que c’est important de faire la distinction entre les différents types de production et une variété, par exemple, n’a pas à être jugé selon les mêmes critères qu’une fiction, par exemple. La plupart du temps, je m’abstiens et je laisse la variété être ce pour quoi elle existe – un divertissement pour les gens qui aiment ça.

Ni plus ni moins.

Ceci dit, quand une nouveauté prend son public pour des imbéciles, sans mâcher mes mots, je me vois dans l’obligation de faire exception à mon désintérêt pour la variété.

Il faut donc que je vous parle de Lâchés lousses, la nouveauté de TVA animée par Charles Lafortune avec l’aide de Messmer qui, en gros, hypnotise des gens et les soumets à des épreuves absurdes devant un large public sur une scène gigantesque.

Faisons fi de mon appréciation inexistante pour l’hypnose et les talents de Messmer et penchons-nous strictement sur la production télévisuelle, si vous me le permettez.

Lâchés lousses, donc, est une pénible heure de télévision durant laquelle on positionne le public face à une question sans réponse – est-ce que c’est vrai ou non? On insiste en nous disant que oui, les sujets sont réellement sous l’emprise de Messmer, mais comment ne pas être sceptique devant tout ça tellement les ficelles sont grosses et à peine camouflées?

Le sujet de l’hypnose sème la division et, de la bouche de Messmer lui-même, les gens n’ont pas la même réceptivité à ses dons. Dans mes oreilles, cette porte de sortie est une façon détournée de me confirmer que je m’en fais passer une petite vite en tant que téléspectateur et que ce que je vois dans le cadre de l’émission n’est que mise en scène.

Comme un spectacle d’apothicaire itinérant aux remèdes miracles prodigués à des patients de connivence avec le médecin de pacotille.

Je n’accuse pas Messmer de flouer qui que ce soit sans preuve, mais j’ai un doute raisonnable devant la légitimité de ce spectacle télévisuel avec une mise en scène, une animation et un déploiement grotesque.

J’ai peiné durant l’heure de la première émission devant les jeux, les situations et les conversations entre les participants et l’équipe d’animation. J’avais l’impression d’assister à une fête de bureau beaucoup trop arrosée où le jeu de la chaise musicale dégénère et quelqu’un, au final, termine avec les culottes aux mollets et de la crème fouetté sur ses sous-vêtements.

Tout ça sans vous parler du décor, de l’ambiance et de l’urgence de faire du bruit qui émane de toutes les secondes de la production. C’est agressant comme approche et, pour le spectateur, c’est difficile d’embarquer dans le délire quand le «plaisir» du jeu repose sur un état second suggéré par l’hypnose et la présentation maladroite.

C’est un peu le même défaut que les émissions de karaoké, mais exacerbé en raison de la non-familiarité des chansons qui sont ici remplacées par des jeux aux règlements et objectifs flous et aléatoires, au mieux.

Bref, ne perdez pas votre temps avec ça.

Messmer pourra dire que je ne suis pas réceptif à son art et je lui répondrais que je ne crois pas que le public soit très réceptif à cette production bâclée et décevante.

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