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L’indice McSween, crise identitaire ou économique?

L'Indice McSween Photo: Télé-Québec

Depuis la rentrée d’automne, il est évident que Télé-Québec mise énormément sur sa nouvelle tête d’affiche Pierre-Yves McSween pour tourner le regard vers la chaîne le jeudi soir, en même temps que le monument Infoman.

À vue de nez, ce n’est pas un mauvais pari. L’expert-comptable devenu chroniqueur et auteur a gagné énormément de popularité au cours des dernières années, notamment grâce à son best-seller En as-tu vraiment besoin et ses nombreux passages à la radio et à la télévision.

La vulgarisation économique de McSween est fort appréciée et de bon ton, surtout quand on nous martèle des notions d’austérité au quotidien sans trop savoir ce que ça implique. C’est donc sans surprise qu’un diffuseur prend le risque de lui offrir sa propre émission et c’est du côté de Télé-Québec que ça se passe depuis trois semaines avec l’Indice McSween.

Je voulais attendre un peu avant d’en parler, histoire que le battage médiatique se fasse oublier et qu’on souligne l’émission pour autre chose que le stunt chez McDonald’s de l’animateur.

J’avais aussi espoir qu’on trouve un ton clair à l’émission et, malheureusement, je suis encore sur ma faim.

Voyez-vous, l’Indice McSween a tous les ingrédients d’une bonne émission à ajouter à notre horaire. L’économie personnelle, ça touche tout le monde et se coller à l’actualité concrète des téléspectateurs est un gage de succès en télé. L’animateur est à l’aise et, surtout, il apporte sa couleur et un propos spécifique, ce qui rend service à l’émission.

Le problème, c’est qu’on s’éparpille beaucoup trop en essayant d’être ce qu’on ne maîtrise pas.

Je m’explique.

Pierre-Yves McSween vulgarise des notions d’économie. C’est sa marque de commerce. Son humour est un accessoire pour bonifier sa vulgarisation. Pourquoi, alors, se perdre dans les entrevues (beaucoup trop longues) à l’intérieur de sa voiture, les conversations avec des personnalités québécoises et les vox-pop?

L’émission s’appelle l’Indice McSween, il est au centre de l’affiche et tout le concept tourne autour de lui. Pourquoi alors s’obstiner à ne pas miser sur cette marque forte? Lors du 3e épisode, la McSween Mobile a eu plus de temps d’antenne que l’économie lors de l’émission et j’exagère à peine. Qu’est-ce que ça apporte à l’émission que de revenir sur les propos de Richard Martineau lors du conflit étudiant de 2012?

On me propose une émission économique avec Pierre-Yves McSween, je n’ai pas envie de voir un quelconque véhicule à vedettes qui parlent de leurs vies à l’écran.

Il faut miser sur son contenu au lieu de toujours s’appuyer sur le contenant, c’est franchement agaçant.

Quand McSween parle d’argent, de consommation et d’habitude de vie, je suis attentif et j’aime syntoniser l’Indice McSween. Mais il reste en surface, ne divulgue pas vraiment les chiffres et offre un temps d’émission précieux à ses discussions avec ses invités et ses sketchs qui tombent un peu à plat.

C’est vraiment à corriger.

Pierre-Yves McSween, l’expert en économie, a des chances de se démarquer à la télé et d’offrir une belle carte de visite à Télé-Québec. Par contre, Pierre-Yves McSween, l’intervieweur, va se perdre dans la masse et devenir un animateur quelconque parmi tant d’autres qui butinera d’un projet à l’autre sans jamais faire sa marque.

Le potentiel est là, mais pour l’instant le train se dirige droit dans le mur.

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