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TLMEP fait oeuvre utile avec une certaine retenue

Tout le monde en parle du 22 octobre Photo: ICI Radio-Canada Télé / capture d'écran

On ne pouvait pas ne pas en parler dimanche à Tout le monde en parle des événements entourant les allégations d’inconduites sexuelles à l’endroit d’Éric Salvail et de Gilbert Rozon.

Mais, une question me démange depuis mon visionnement : pouvait-on en parler plus?

Sans vouloir manquer de respect aux autres invités, les événements de la semaine méritaient sans doute une émission complète, ne serait-ce que pour offrir des nuances aux dossiers et différents témoignages.

Ceci dit, ils en ont parlé avec les journalistes qui ont exposé le tout et, sur ce point, chapeau à l’équipe. Je suis critique de Tout le monde en parle quand ils lancent des questions molles à nos politiciens, par exemple, mais dans l’action de mettre sur la table les faits avancés par les journalistes, c’est un sans-faute.

Il fallait prendre le temps de rassembler les infos pour un large auditoire.

Pourquoi je souhaitais voir l’émission entière consacrée à ce sujet, c’est parce qu’on aurait pu faire plus que rassembler l’information – on aurait pu prendre une position claire et sans compromis.

Évidemment, personne sur le plateau ne défendait l’indéfendable, ce n’est pas ce que je dis. Mais, d’un autre côté, ce n’était pas une cassure franche et définitive comme le suggérait François Morency en parlant de l’affiliation de Gilbert Rozon au groupe Juste pour rire.

Ce n’était pas une rupture franche parce qu’on mettait l’emphase sur l’incompréhension, sur l’onde de choc, alors qu’on se doutait et, dans le cas de Rozon, on savait déjà.

Sauf qu’on avait pardonné, croyant à la bonne foi de l’être humain au lieu de maintenir une méfiance.

C’est difficile d’être critique d’une démarche dans ce dossier parce qu’au moins ils en ont parlé sans lancer le blâme en direction des victimes qui ont eu le courage d’unir leurs voix. Au moins, pour une fois, les propos des victimes n’étaient pas remis en question. Pour une fois, ils étaient écoutés avec empathie même si les propos coulaient la carrière de personnalités connues et appréciées.

Mais, toute la compassion du monde n’est pas une dissociation franche des agresseurs.

C’est ce que j’aurais aimé entendre dimanche de la bouche de plusieurs intervenants, pas seulement ceux qui ont eu l’initiative et le courage d’initialement levé la main en criant «ça suffit».

Robin Aubert, silencieux dans l’arrière-plan, résumait le mieux mon inconfort devant cette discussion. Oui c’est épouvantable, oui c’est odieux, mais pourquoi on n’était pas plus en tabarnak que ça sur le plateau de l’émission? (Pardonnez-moi l’expression)

Ne pas prendre la parole est un geste lourd de sens, tout comme la prendre à moitié.

J’espérais de l’indignation dimanche à Tout le monde en parle et je suis resté sur ma faim malgré le travail exceptionnel des journalistes présentes sur le plateau.

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