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La voix… ou les coachs?

La voix, 2018 Photo: TVA

Depuis deux semaines, la populaire émission La voix est de retour sur les ondes de TVA avec les traditionnelles auditions à l’aveugle et, pour l’édition 2018, on a fait une bonne rotation au sein de l’équipe de coachs.

Seul Éric Lapointe est resté sur son trône rotatif et il est rejoint cette année par Garou, Lara Fabian et Alex Nevsky. Brochette populaire, sans l’ombre d’un doute, mais surtout brochette au centre de toute cette aventure.

Envers et contre tous.

De mémoire, le phénomène n’était pas aussi flagrant lors des éditions passées. Les coachs se donnent en spectacle, littéralement en début d’aventure et accessoirement entre les prestations. Si bien qu’on n’en retient que la prestance de ces quatre vedettes du chant, alors qu’on devrait plutôt se tourner vers la construction de nouvelle voix. N’est-ce pas la prémisse de l’émission : trouver la nouvelle voix du Québec?

Il faut attendre près de vingt minutes lors de la première émission avant d’entendre la première note de la première candidate à l’aveugle. Ça vient après un numéro chanté de la part des coachs et, surtout, un très long résumé larmoyant de l’enfance de la candidate avec Charles Lafortune en coulisses.

Bon, on le sait, le pathos dans l’émission n’est pas du tout une nouveauté. C’est le sel et les épices sur la recette, quelque chose comme une béquille sur laquelle la production se repose de peur qu’on se perde dans l’abondance de musique (j’imagine).

Il faut vivre avec cette obsession de nous arracher des larmes entre les refrains familiers. Ceci dit, est-ce qu’on pourrait mettre la pédale douce sur le show de boucane des entraîneurs? Les grandes montées lyriques de Fabian, la poésie malhabile de Lapointe, l’attitude de Garou et la touche d’insouciance de Nevsky – c’est bien en théorie, mais trop c’est comme pas assez.

Je comprends qu’au Québec, de la télé sans vedette c’est comme une journée sans soleil, mais pourrait-on faire un petit effort pour au moins mettre la musique au centre d’un concours musical? C’est, il me semble, la base.

Peut-être que j’en demande trop aussi, moi et mon espoir d’entendre des chansons complètes au lieu des versions tronquées d’une minute trente des auditions à l’aveugle.

J’aimerais bien ça avoir le loisir d’apprécier la voix dans sa tentative de nous faire découvrir des musiciens de talent, mais tout l’emballage me tient à un bras de distance et je me doute que je ne suis pas le seul malgré les succès de l’émission.

À mes yeux, ce sont les symptômes d’un concept qui s’étiole.

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