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Kidding, la série américaine à surveiller cet automne

Kidding
Kidding Photo: Showtime

Depuis quelques mois, j’attends avec impatience la nouvelle collaboration entre le réalisateur et producteur Michel Gondry et l’acteur Jim Carrey. En 2004, ils nous avaient donné l’inoubliable Eternal Sunshine of the Spotless Mind au cinéma, possiblement le meilleur rôle de la longue carrière de Carrey.

Les deux se retrouvent avec Kidding, une comédie dramatique diffusée sur Showtime aux États-Unis dès le 9 septembre. Cependant, le premier épisode est déjà disponible en ligne et CraveTV fait le relais au Canada. On peut donc déjà plonger dans l’univers singulier de Gondry qui, ici, reprend du collier à la réalisation lors de 6 des 8 épisodes de la saison en plus d’être l’un des producteurs du projet.

Carrey ne joue presque plus au cinéma et encore moins à la télé depuis quelques années, préférant se concentrer sur son art pictural qu’il développe dans son studio loin des feux de la rampe. Pour ce retour à la télévision, il fait confiance à la vision singulière de Gondry et du créateur Dave Holstein afin de camper Jeff Piccirillo, un animateur de télévision pour enfants qui doit composer avec l’effondrement de son mariage et de sa vie familiale après le décès tragique de son fils lors d’un accident de voiture.

Pour les Américains, on fait évidemment un lien avec le célèbre Mister Rogers qui a été à la barre du Mister Rogers’ Neighborhood sur les ondes de PBS pendant près de 35 ans avant son retrait en 2001. Si vous ne connaissez pas Mister Rogers, c’est un peu le Passe-Partout des Américains sur une plus longue période de temps.

Bref, c’est dans ce contexte que nous plonge Kidding avec un deuil à vivre et l’apparente descente aux enfers de cet animateur qui doit composer avec le fait que sa vie publique et sa vie privée ne peuvent pas se rejoindre sous prétexte qu’elles pourraient s’autodétruire et, avec elle, un empire médiatique autour duquel gravite beaucoup de monde. Ça se complique encore plus quand on comprend les implications familiales derrière son émission, son voisinage et son quotidien. Ainsi, il devra trouver une façon de laisser sortir sa peine et son deuil et il se pourrait que la révolte soit la seule solution.

Le premier épisode nous laisse quelques indices pour la suite des choses avec une oscillation entre plusieurs tons, de l’absurde au tragique en passant par la sensibilité et la justesse de l’univers onirique de Gondry. Le monde de l’enfance, ici, est suffisamment perverti pour y ajouter des teintes de gris, mais il émerveille quand même le spectateur qui se retrouve confronté à un spectre complexe d’émotions.

C’est signe qu’on est devant une production de qualité quand la première demi-heure d’une saison nous hante durant le reste de la journée. Des pistes de réflexion fascinantes et une beauté tragique, contemplative, comme regarder un accident au ralenti en espérant que les éclats épargnent les victimes.

Les amateurs de Gondry seront instantanément charmés. Il faut se laisser renverser par la vague avant de remonter à la surface avec Michel Gondry et en voici un autre bel exemple.

Si vous n’avez qu’une série américaine à visionner cet automne, c’est celle-ci.

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