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Boulimie télévisuelle et vacances

Photo: Archives Métro

Moins il y a de distance entre un individu et son objectif, plus son taux de réussite est élevé. Une conclusion bête, simple, voire trop simple. Elle demeure pourtant très difficile à démentir.

Loi du moindre effort oblige, la facilité triomphe (trop) souvent.

Avec l’avènement de la télévision à la carte, des webdiffusions, de Netflix et des enregistreurs numériques, le moindre effort suggère un divertissement tout inclus avec une seule et unique télécommande. Le monde au bout des doigts – c’est du moins le slogan que martèlerait une publicité maladroite si nous étions encore dans les années 1990.

Avec les vacances des Fêtes qui approchent, pour plusieurs, la saison de la boulimie télévisuelle pourra enfin commencer entre les repas copieux, le vin de messe annuel et les visites circonstancielles de ceux qu’on aime.

C’est presque une nouvelle fête depuis ce grand déploiement technologique: la célébration des séries en rafale.

Même si ce «gavage télévisuel» tombe comme une tonne de brique sur la tête de la productivité, il ne cache pas que des effets pervers – comme en témoigne (sans surprise) ce sondage réalisé par Netflix.

On utilise la possibilité d’enfiler les épisodes afin de plonger à même le contenu et d’établir, rapidement, une relation passionnelle avec celui-ci. Comme avec la séduction virtuelle, on brûle les étapes initiales et on entre directement dans le vif du sujet.

Soit le plaisir et sa consommation.

La distance entre nous et notre plaisir étant réduite, la loi du moindre effort s’approprie la fonction décisionnelle de notre personne.

J’ai envie, donc je suis.

La prochaine tempête deviendra immanquablement le prétexte idéal afin de ne pas se faire la violence de porter autre chose que son linge mou et, accessible, notre télé sera là pour combler le besoin de divertissement qui nous habite.

Sans même pointer le bout du nez dehors.

La relation est conflictuelle, sur plusieurs niveaux, mais elle est tout de même plaisante.

Loi du moindre effort, plaisir coupable, linge mou – symptômes d’une peine d’amour ou d’un marathon de Breaking Bad avec les lumières tamisées? À vous de choisir, littéralement.

C’est la saison de la consommation après tout, pourquoi se priver?

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