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Snowpiercer: le film de l’été… dans votre télé!

Photo: TWC

La location de films à domicile n’est pas un phénomène nouveau. On peut même dire qu’en alliance avec les sites de streaming, la location à distance a grandement miné le fragile écosystème des clubs vidéos. Pour les plus jeunes, un club vidéo c’est là où l’on devait se rendre à l’époque afin de choisir le film de la soirée avec sa douce. Au lieu de bêtement ouvrir son portable ou son Apple TV, on devait mettre nos jeans, nos chaussures et parfois même un manteau dans un acte cérémonial apportant au final le même divertissement.

Ceci dit, les distributeurs utilisent désormais une stratégie de sorties simultanées en salles et en vidéo sur demande sur certains titres attirant moins les foules ou pour lesquels le marché n’est pas encore défini. Souvent oubliables, ces titres vont et viennent sans grands remous. Le dernier Lars Von Trier, Nymphomaniac, étant l’exception à la règle de ce printemps.

Snowpiercer, du Coréen Bong Joon-Ho, vient de brouiller les cartes en étant, discrètement, le film à voir de l’été et ce sans avoir à sortir de la maison, débourser 15$ pour un stationnement et laisser sa montre au prêteur sur gage pour se payer un pop-corn.

Une révolution qui, espérons-le, fera des petits.

Parce que Snowpiercer s’est fait pas mal barouetter par son distributeur (TWC) devant le refus d’un montage plus «américain» pour la saison des gros fusils, des robots et des filles en bikinis. Le réalisateur a tenu son bout autant à l’international qu’en Amérique, conservant intégralement sa vision dystopique du futur. C’est pourquoi, pour faire une histoire courte, le film n’est pas diffusé à grande échelle malgré les vedettes à l’affiche.

Bref, les médias ont attrapé la balle au bond et ils se sont chargés de mettre à l’avant-plan un film qui mérite d’être vu par le plus large auditoire possible. Après The Host (2006) et Mother (2009), Joon-Ho augmente sa cote d’amour loin des films d’épouvante.

Superbe démonstration d’une science-fiction d’anticipation intelligente et posée, Snowpiercer s’inspire de la BD française Le Transperceneige (1982) de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. Avec un Captain America (Chris Evans) plus ténébreux à l’avant-plan, le film est un huis clos d’une beauté insoupçonnée et d’une portée étonnante.

Sans vous vendre la mèche, je vous incite fortement à débourser le petit 8$ pour la location à domicile et savourer le moment.

C’est aussi notre façon de revendiquer les films que l’on souhaite voir en salles plutôt qu’en distribution limitée. La même formule s’appliquerait facilement au cinéma d’ici et elle enlèverait une partie de l’énorme levier de négociations des Guzzo de ce monde. Quand les décideurs à la vision étroite ont le luxe de choisir ce que nous voulons voir, c’est notre devoir que de prendre les moyens nécessaires afin d’imposer nos envies au lieu de nous les faires dicter.

Ça tombe bien, vous avez déjà la télécommande en main. Syntoniser, c’est voter.

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BONUS : une bande-annonce vaut plusieurs mots.

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