Soutenez

Meunier à Tout le monde en parle, une navrante rengaine

Je me suis déjà penché sur le Ti-Mé Show la semaine dernière avec ma contribution aux critiques peu élogieuses. Sans dire que l’émission m’a surpris, disons que la tempête suivant sa diffusion, elle, m’a fait lever de mon siège.

Tempête n’est plus un mot faible dans la mesure où Claude Meunier, dimanche soir lors du retour de Tout le monde en parle, est venu défendre sa nouvelle création en ouverture d’émission.

Faut quand même le faire.

Non seulement Claude Meunier reçoit un 72e chèque en blanc de la part d’ICI Radio-Canada Télé, pour services rendus on présume, afin de mettre en ondes sa « satire de talk-show », mais en plus, il se fait offrir une chaise à l’émission la plus écoutée de la chaîne pour venir tenir son bout face à ses détracteurs. Un peu plus et on servait des peanuts et des oeufs dans le vinaigre comme à la taverne.

Plus ça change …

Sans vouloir me répéter, personne ne souhaite voir Claude Meunier taire sa contribution à notre patrimoine artistique. Ce qui froisse, c’est l’agaçante impression qu’il passe devant un tas de créateurs talentueux en s’assoyant sur sa réputation et en utilisant ses contacts. Questionné sur le sujet (un peu) par Guy A. Lepage dimanche soir, Meunier a même avoué qu’il ramenait Ti-Mé à la télévision par plaisir, et non par besoin.

Mais est-ce que la télévision d’État est devenue le carré de sable d’une poignée de privilégiés qui ont renfloué les coffres il y a 20 ans de cela?

Que Meunier reçoive une subvention et une place dans la grille-horaire ne me dérange pas. En fait, au mérite, si c’est à lui que ça revient, tant mieux. Il a fait ses preuves malgré quelques projets moins intéressants. Mais peut-on honnêtement regarder le public dans les yeux et affirmer que le Ti-Mé Show mérite cette place dans la grille-horaire?

D’ailleurs, est-ce que Meunier aurait reçu cette place ailleurs qu’à Radio-Can, même avec l’aide de ses amis? Il parlait d’une fidélité pour la grande tour sur le plateau de TLMEP, mais est-ce le cas? Est-ce de la fidélité si personne d’autre n’exprime de l’intérêt?

Un homme, dit-on, est aussi fidèle que les options qui se présentent à lui.

On n’ose pas trop prononcer le mot « has-been » en parlant de Claude Meunier parce qu’au fond, on l’aime. On aime son franc-parler, sa créativité, son univers. Mais tout ce qu’on aime de Claude Meunier fait de l’ombre à ce l’on aimerait sûrement plus de la part d’autres créateurs. Une relève affamée qui doit attendre patiemment que les Meunier de ce monde soient à court de faveurs auprès des décideurs de notre télévision.

Le compteur de faveurs de Meunier tire peut-être à sa fin, mais il n’est qu’un des symptômes d’un problème grandissant.

Notre télé est  vieille et elle est ralentie par de vieilles idées. Elle n’a pas de réponses adéquates à l’assaut de l’Internet et elle coule. Lentement, mais sûrement.

Dimanche soir, pour le retour de Tout le monde en parle, nous avons été témoin de la chute d’un créateur de talent qui, par orgueil ou par insouciance, ne laisse pas aller le morceau. Mais peut-on vraiment le blâmer? Sa maladresse est subventionnée et ses échecs félicités par ceux qui tiennent les cordons de la bourse.

On ferait sûrement comme Meunier, malgré les critiques et les réceptions tièdes.

Comme disent les anglos : « Don’t hate the player – hate the game ».

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.