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Accidents de vélo

Photo: Métro

Je passe plusieurs heures par semaine à faire du vélo, et ça me détend beaucoup.

Pourtant, je me réveille souvent au milieu de la nuit, troublé par des images d’accidents de vélo qui ont surgi dans ma tête. J’imagine toutes sortes d’accidents horribles mettant en cause des voitures, des arbres, des animaux, des rochers, etc. Y a-t-il quelque chose qui ne va pas chez moi?

Bien sûr, ces images ne me plaisent pas, mais en un sens, je ne suis pas mécontent de les avoir : c’est mon anxiété qui se manifeste pour me rappeler d’être prudent.

Bien des gens sont aux prises avec des pensées non désirées ou inquiétantes.

En fait, il existe une forme de trouble obsessionnel-compulsif dans lequel les personnes sont perturbées par des pensées horribles d’accidents, ou même de gestes délibérés, comme blesser son enfant, conduire en sens inverse de la circulation ou sauter devant une rame de métro. Il ne manque pas d’images très troublantes que l’esprit peut faire apparaître.

Il n’est pas agréable de penser à ces choses, mais, que nous l’admettions ou non, cela nous arrive à tous. De nombreuses recherches ont démontré que les personnes soi-disant «normales» ont les mêmes pensées et sont habitées par les mêmes images que les personnes dites «obsessionnelles». La seule différence est la façon de les considérer.

La plupart des gens se contentent de les repousser du revers de la main. Ils les voient comme des signes de peur, alliés à une imagination hyperactive. Mais, pour une personne obsessionnelle, ces images revêtent une signification beaucoup plus importante. Tout comme l’hypocondriaque pour qui un simple mal de tête peut être un signe de cancer, les personnes obsessionnelles verront ces images comme des signes possibles de folie. Pour elles, une image qui surgit dans leur tête signifie qu’elles peuvent perdre l’esprit et faire les choses qu’elles craignent le plus.

J’ai probablement autant de pensées troublantes que n’importe qui d’autre. Évidemment, ces pensées me déplaisent. Sauf que, tout comme la douleur, l’anxiété existe pour des raisons fonctionnelles, pas pour nous faire plaisir. Le but de l’anxiété est de nous garder en vie. Elle doit donc nous rendre attentifs aux dangers. Pour nous dire d’être prudents, l’anxiété peut recourir à des images très frappantes.

C’est pourquoi je ne me laisse pas perturber outre mesure par mes images troublantes d’accidents de vélo. Je les vois comme un signe du bon fonctionnement de mon esprit. Les gens qui considèrent les leurs comme des signes de folie ou d’un désir malsain tentent d’y mettre fin. Je peux vous assurer qu’ils échoueront lamentablement. Tout ce qu’ils arriveront à faire, c’est nourrir leur anxiété. Ils auront alors un vrai problème à traiter : l’anxiété elle-même.

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