RER Énergie, une bonne nouvelle pour le Québec

Lundi dernier, j’étais à Bécancour pour l’inauguration de la première usine de RER Énergie. Cette entreprise québécoise a développé au cours des dernières années une nouvelle technologie appelée «hydrolienne», une forme d’éolienne sous-marine qui fonctionne grâce au courant des fleuves et des rivières.

L’événement de la semaine dernière s’est déroulé en présence de la première ministre Marois ainsi que des ministres Yves-François Blanchet (Environnement) et Martine Ouellet (Ressources naturelles). Étaient également présents à Bécancour des hauts dirigeants de l’entreprise Boeing, qui, comme le gouvernement du Québec, va investir dans l’entreprise québécoise.

Certains ont critiqué cette annonce en affirmant que le gouvernement investissait beaucoup plus d’argent que l’entreprise privée dans cette aventure. Ce genre d’affirmation repose sur une mauvaise compréhension du rôle des gouvernements dans le développement des technologies de pointe. Allez faire un tour du côté de l’Europe, de la Chine ou encore des États-Unis pour voir à quel point ces gouvernements s’impliquent dans l’émergence de nouvelles filières comme l’énergie éolienne ou solaire et la biomasse. Et si cet appui des États envers les énergies renouvelables vous agace, sachez que mondialement, les énergies fossiles reçoivent cinq fois plus d’appuis financiers et fiscaux que les énergies renouvelables.

Certains ont aussi critiqué le fait que RER allait produire de l’électricité alors que le Québec en produit déjà en surplus, et qu’il s’agissait d’une erreur. Là encore, il faut éviter les raccourcis. S’il est vrai que les premières hydroliennes seront installées au Québec, le marché que vise l’entreprise est surtout celui de l’exportation.
L’arrivée de Boeing n’est d’ailleurs pas étrangère à cette stratégie, puisque le géant aéronautique de Seattle devient le représentant international de RER Énergie et verra à garnir le carnet de commandes de l’entreprise québécoise.

La performance de l’hydrolienne de RER a impressionné Boeing à tel point qu’elle a décidé d’y investir. Ça fonctionne? RER a mis à l’essai son prototype d’hydrolienne dans le fleuve Saint-Laurent, à deux pas du Quai de l’horloge, depuis trois ans, sans aucun bris ni incident mécanique. Il s’agit de la meilleure performance pour ce type de machine au monde.

L’usine de l’entreprise est à Bécancour, et ses 400 emplois à venir apporteront un baume à l’économie régionale. Et Mont-réal n’est pas en reste, puisque le siège social de RER est à quelques minutes de son centre-ville!