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Enbridge: Oui, mais…

Photo: PC

Grosse semaine dans le dossier du renversement de la ligne 9B d’Enbridge.

Le tout a débuté mardi matin, alors que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) – sous la présidence du maire de Montréal, Denis Coderre – faisait connaître sa position sur ce projet.

La CMM témoignait la journée précédente devant la Commission parlementaire sur l’énergie (CAPERN), mise sur pied par le gouvernement du Québec pour étudier ce projet. La CMM s’est prononcée en faveur de l’inversion du pipeline, mais en y apposant une série de conditions. Elle demandait d’avoir une converture d’assurance de 1 G$ (ce à quoi la compagnie a déjà dit non), une aide financière aux municipalités pour la mise sur pied de plans d’urgence (ce que la compagnie refuse aussi de faire) et une étude d’impact sur les gaz à effet de serre (GES).

Je dois avouer avoir été déçu par la façon dont le gouvernement du Québec a décidé de procéder à l’étude de ce projet. Tenir une commission parlementaire, soit, mais ne laisser aux intervenants que deux semaines pour se préparer? Si vous êtes une organisation qui suit ce dossier de très près, passe encore; mais si vous êtes un citoyen ou un groupe de bénévoles, ce n’est pas évident. J’étais également déçu parce que cette approche ne permet pas d’interroger Enbridge, comme on peut le faire devant l’Office national de l’énergie.

Je dois avouer aussi être sidéré par le fait qu’alors qu’elle entendait des intervenants jusqu’au 5 décembre, la commission a déposé son rapport le 6. Les membres n’ont même pas été en mesure d’analyser correctement les données sur l’état du pipeline qui, ironiquement, est une des conditions imposées avant que le feu vert soit donné à ce projet.

Fait peu étonnant, la CAPERN s’est prononcée en faveur du projet, mais en posant 18 conditions. Ces conditions rejoignent d’ailleurs beaucoup celles de la CMM sur les questions de sécurité, de garanties financières et d’aide aux municipalités. Hélas, la commission est pratiquement silencieuse en ce qui concerne les GES, un enjeu pourtant crucial dans ce dossier, tant au Québec qu’au Canada.

Enbridge, qui s’attendait probablement à un feu vert inconditionnel, à la lumière du «préjugé favorable» exprimé par plusieurs ministres du gouvernement Marois, a d’ailleurs refusé de dire si elle respectera ces conditions, vu que ce pipeline est sous compétence fédérale. Bravo, ça promet!

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