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Un BAPE s’impose à Port-Daniel

Photo: Archives Métro

Vous avez peut-être entendu parler du projet de cimenterie de Port-Daniel en Gaspésie. Le gouvernement du Québec a décidé d’y investir 250 M$ sous forme d’un prêt par Investissement Québec et 100 M$ sous forme d’actions.

Que le gouvernement du Québec veuille investir dans un projet comme celui-là, c’est une chose. Bien que cet investissement soulève plusieurs questions de la part d’analystes financiers, le problème principal, c’est que Québec entend donner le feu vert à ce projet sans qu’il ait fait l’objet d’une évaluation par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Pourquoi? Le gouvernement refuse de soumettre le projet au BAPE parce que les promoteurs de l’époque ont déposé leur projet en mai 1995, alors que la loi renvoyant ce type de projet à un examen du BAPE est entrée en vigueur en juin 1995.

Le gouvernement affirme que le projet a déjà tous les permis nécessaires pour aller de l’avant… pourtant, il semble que seuls des permis pour la construction du port et d’une route d’accès aient été délivrés, rien pour la construction de l’usine!

Cette position du gouvernement ne tient pas la route et est inacceptable. Imaginez un peu. Il y a 20 ans, il n’y avait pas de protocole de Kyoto; à peu près personne ne parlait de changements climatiques; nous n’avions aucun engagement relatif à la réduction de nos émissions de GES, et encore moins de plan d’action sur cette question.

Alors que le gouvernement du PQ nous a promis une cible de réduction encore plus ambitieuse que celle du gouvernement précédent (c’est-à-dire 25 % de réduction de nos GES sous les niveaux de 1990 d’ici 2020, plutôt que 20 %) et que le plan d’action pour atteindre cette cible se fait toujours attendre, Québec continue de multiplier les projets qui feront augmenter notre bilan de GES. Le gouvernement donne un appui tacite aux projets de pipelines et au développement du pétrole au Québec, et maintenant il lance ce projet de cimenterie.

L’objectif de réduction du Québec se chiffre à plus de 20 millions de tonnes de GES. Ce projet de cimenterie à lui seul pourrait en émettre entre 1,3 et 2,7 millions de tonnes.

Il ne s’agit pas pour moi d’être pour ou contre ce projet, mais avant de se lancer dans cette aventure, Québec doit faire une évaluation rigoureuse des impacts de la future cimenterie.

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