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Jean Charest parti conservateur
Jean Charest Photo: Archives | Chantal Levesque

En écoutant Philippe Couillard vanter les mérites de son ministre floridien la semaine dernière, on pouvait presque avoir l’impression qu’il allait bientôt le décorer de la médaille du président.

Selon le premier ministre, Sam Hamad a fait «un geste noble et courageux à la fois» en quittant temporairement ses fonctions. C’était «sage» de sa part et d’ailleurs, son travail a toujours été réalisé avec «l’énergie et le dévouement au bien commun». M. Hamad est un «homme courageux» et il a «accompli ses tâches de façon remarquable».

La ministre Lise Thériault en a ajouté en disant que M. Hamad avait démontré «un dévouement exemplaire à sa tâche».

Dire que les Québécois devront se passer de cet homme extraordinaire pour veiller sur leur trésor.

Parce que le principal intéressé, malgré les belles paroles de ses collègues, a décidé de laisser tomber ses fonctions de ministre même s’il dit ne rien avoir à se reprocher.

Toujours dans le domaine de l’aveuglement volontaire, Jean Charest qui n’a malheureusement pas pu mener à terme sa conférence sur «les façons de rétablir la confiance dans les institutions publiques canadiennes» la semaine dernière (dommage, on aurait aimé qu’il nous éclaire là-dessus), a déclaré hier qu’il avait «été à la tête d’un gouvernement honnête et intègre».

Il avait aussi dit récemment: «J’ai toujours eu confiance et j’ai toujours confiance en Mme Normandeau».

Nathalie Normandeau dont la plupart des gens de distancent pourtant depuis son arrestation par l’UPAC.

Peut-être que M. Charest se rappelle de son excellente contribution à la Commission Charbonneau. Suite à la publication du rapport, elle s’était vantée d’y avoir participé positivement:

Lorsque j’ai terminé ma journée à a la Commission Charbonneau, à la toute fin de mon témoignage, j’ai pris le soin de livrer quelques recommandations aux commissaires. Ce que je trouve extraordinaire aujourd’hui, c’est que l’esprit entre autres, de deux de ces recommandations se retrouvent dans les recommandations finales.

Elle aurait pu retenir que son nom avait été mentionné 175 fois dans ledit rapport, mais elle avait préféré souligner que l’esprit de deux de ses recommandations allait dans le sens de ses idées. On la comprend.

Elle allait même jusqu’à donner sa solution pour régler les problèmes de corruption:

La transparence et l’imputabilité sont les deux antidotes à la collusion et la corruption. Plus y va y avoir de l’imputabilité de la part des décideurs, plus tu vas créer des conditions qui vont faire que la collusion et la corruption vont se tenir loin de notre système.

Et depuis quelques semaines, disons qu’elle voit l’effet de l’imputabilité d’assez proche.

Toujours suite à la sortie du rapport Charbonneau, elle avait déclaré, dans une entrevue qu’elle s’était accordée à elle-même à son émission de radio, n’avoir rien à se reprocher:

J’ai toujours fait mon travail de façon intègre, de façon honnête et je suis très fière de toutes les décisions que j’ai assumées.

Reste à savoir lesquelles étaient assumées ou pas.

Tout ça pour dire que les politiciens semblent avoir une très grande capacité à se faire accroire qu’ils sont justes, intègres et honorables. C’est la seule option. Parce qu’autrement, il faudrait penser qu’ils sous-estiment leurs électeurs. Et ça, ce serait beaucoup trop cynique comme conclusion…

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