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Le modèle allemand

Photo: Getty

Notre chroniqueur était au Brésil pour suivre la Coupe du monde.

Même si les deux protagonistes de la grande finale auraient très bien pu se retrouver dans les rôles opposés au dernier coup de sifflet, ce quatrième sacre allemand en Coupe du monde est l’aboutissement logique d’un modèle qui a commencé en 2004 avec la nomination de Jürgen Klinsmann au poste de sélectionneur.

Alors que leur pays se prépare à recevoir l’édition 2006 du tournoi, Klinsmann et son équipe redéfinissent les bases du football allemand, amorçant un virage jeunesse et s’appuyant sur un style de jeu plus frondeur que celui des sélectionneurs précédents. Les critiques n’ont pas tardé à demander sa tête…

La troisième place acquise chez elle par cette jeune Mannschaft, à la suite d’un brillant tournoi, est cependant saluée, autant en Allemagne qu’aux quatre coins de la planète foot, consacrant du coup le projet de Klinsmann, qui quitte ses fonctions après la compétition, refilant le témoin à son assistant, Joachim Löw.

Contrat de deux ans en poche, Löw et son équipe s’alignent alors sur l’Euro 2008, faisant vœu de poursuivre cette évolution vers un style plus offensif. Quelques mois plus tard, l’Allemagne bouclait sa qualification au Championnat européen avec une fiche de 11 victoires, 1 défaite et 1 nulle, inscrivant 46 buts contre seulement 6 encaissés.

Lors de cette édition de l’Euro, l’Allemagne s’est hissée jusqu’en finale, avant de s’incliner 1 à 0 devant l’Espagne qui, avec sa génération dorée, entamait alors son cycle de puissance incontestée. C’est également contre les Espagnols, et par le même score, que l’Allemagne est sortie en demi-finale de la Coupe du monde sud-africaine, en 2010.

Malgré une autre défaite dans le carré d’as lors de l’Euro 2012, après une ronde de qualifications parfaite (10 victoires en 10 matchs), la fédération allemande a continué d’épauler ce projet, une qualité plutôt rare à une époque où seuls les résultats immédiats semblent importer dans les hautes sphères du football mondial.

Presque 10 ans après le début de ce cycle, l’Allemagne récolte enfin les fruits de son excellent travail et de sa patience. Avec son talent, sa profondeur et son immense expérience internationale, malgré une moyenne d’âge en deçà de 26 ans, je n’ai pas le moindre doute que cette Mannschaft est en train d’émuler ce que l’Espagne a accompli entre 2008 et 2012, devenant la nouvelle puissance incontestée du sport pour les prochaines années.

Je parlais dans une récente chronique du chemin que notre soccer doit parcourir pour qu’on puisse enfin voir le Canada participer à une Coupe du monde. Toutes proportions gardées, s’inspirer de la cohérence et de la continuité du modèle allemand serait un excellent pas en cette direction. Se défaire d’habitudes dépassées, succomber à la beauté du risque et s’armer de patience, c’est accessible à tous!

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