La campagne de David Cameron

Photo: Getty

À droite toute! David Cameron veut en finir avec l’État providence en Grande-Bretagne et, pour y arriver, il a trouvé une cible de choix : les jeunes si friands de la «culture de l’assistanat».

Après avoir donné son feu vert au triplement des frais universitaires (15 000 $ annuellement), le premier ministre conservateur propose de réduire l’aide au logement (142 $ par semaine) aux 400 000 jeunes ayant des salaires trop bas. Cela les obligera à rester plus longtemps chez leurs parents. Une génération de «Tanguy» permettrait d’économiser au moins 5 G$ par an. Quant au million de jeunes chômeurs de longue durée, ils perdront leurs allocations de 110 $ par semaine s’ils refusent de faire du travail communautaire à temps plein.

Dire que les jeunes sont en colère serait du pur understatement britannique. «C’est un peu comme si les conservateurs cherchaient à pousser toute une génération à les haïr», ironise The Independent (centre-gauche).

Ce «coup de pied» aux jeunes sonne le glas du «conservatisme de compassion» auquel étaient habitués les Britanniques depuis le départ de Margaret Thatcher il y a 22 ans. De manière générale, Cameron, à l’instar de la «Dame de fer», rêve d’une refonte totale du système de sécurité sociale de son pays. Mais il n’y arrivera pas.

Du moins, pas avec l’actuel gouvernement de coalition. Ses alliés, les libéraux démocrates (centristes) du vice-premier ministre Nick Clegg, se veulent les champions de la cause des jeunes. C’est une des raisons pour lesquelles ces derniers ne descendent pas massivement dans la rue.

Tant que les tories et les lib-dem se crêperont le chignon, Les jeunes n’auront rien à craindre. La cote de popularité des deux partis, qui est au plus bas, les empêche d’ailleurs de faire le moindre faux pas. Celui-ci ferait éclater leur mariage.

Alors, pour quelles raisons David Cameron se montre-t-il si dur à l’égard des jeunes? Ils votent peu, et quand ils le font, ils se tournent majoritairement vers les travaillistes, contrairement aux baby-boomers vieillissants qui eux, peuvent dormir sur leurs deux oreilles : leurs pensions et leurs avantages sociaux de toutes sortes ne seront pas touchés dans la bataille du premier ministre contre le déficit.

Cameron dirige depuis deux ans un gouvernement à géométrie variable. Les prochaines législatives auront lieu en 2015, à moins que sa coalition finisse par voler en éclats. Malgré les scandales de toutes sortes qui éclaboussent son gouvernement, «Cam» semble être en pleine campagne électorale à quelques jours de la grande fête olympique.

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