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Les Expos s’en reviennent

L’animateur de l’émission Les amateurs de sports, à la station 98,5 FM, Mario Langlois, a affirmé en ondes, au cours de la dernière semaine, ce qui s’avère probablement être un nouveau développement dans ce qu’il est convenu d’appeler l’Odyssée du grand retour des Expos vers Mont­réal. «Avec le réchauffement climatique, c’est intéressant, parce qu’on n’aura pas besoin de construire un stade avec un toit pour protéger les amateurs de la neige au printemps. Ça va coûter beaucoup moins cher à construire et ça va être pas mal plus le fun d’assister au match».

On le sait, ce qui se passe dans un vestiaire sportif ou encore sur la patinoire (ça doit être aussi vrai pour un terrain de balle, on présume), ben ça reste là où c’est: dans le vestiaire ou sur la patinoire. Et c’est aussi vrai pour le journalisme sportif, qui permet de discourir sur la vie sans prendre en considération autre chose que le monde du sport.

On appelle ça une réflexion autoréférentielle ou la circularité de la pensée jambon, ce qui offre au journaliste sportif l’option de donner son opinion sans ressentir l’obligation de la situer dans le grand récit de l’Histoire et de pouvoir penser en silence: «Carpe diem que c’est le fun de rêver au retour des Expos en faisant totalement abstraction du fait qu’on se dirige, comme une balle frappée solidement au champ centre, vers ce qui sera l’année la plus chaude jamais enregistrée de l’histoire du monde».

Le seul problème avec la circularité de la pensée jambon, c’est que parfois, la problématique qu’on choisit de ne pas évoquer ou qu’on ne voit pas venir, eh ben, elle finit par nous dépasser. Rappelez-vous de Jack, sur le Titanic: il trouve ça ben le fun de vivre sa vie sans penser au passé, encore moins au futur, mais à un moment donné dans le film, ben le Titanic fait naufrage, carpe diem ou pas. Cela dit, le réchauffement climatique aurait sans doute aidé Jack, qui meurt finalement dans l’eau qui avait l’air frette comme le mausus.

Le plus inquiétant, c’est qu’on entend même penser candidement le journaliste sportif (appelons-le Mario ou Ron) jusqu’ici: «Hihi. Une autre affaire qui nous donne une longueur d’avance sur Québec, c’est qu’ils ne pourront jamais, eux, bénéficier du réchauffement climatique comme cheval de Troie pour rapatrier leur équipe dans la vieille capitale.»

On fera remarquer au journaliste sportif qu’à Québec, c’est sans importance, parce qu’ils ne croient pas vraiment à ça, le réchauffement climatique.

Bon, ce serait le temps que Canadien recommence à jouer, parce qu’écrire sur le baseball, c’est pas mal plate (et sur le soccer, on ne le fait plus, on est tanné de recevoir des messages d’insultes, bon).

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