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Pour des statistiques retardées

Il reste encore un mois avant le début du camp d’entraînement de Canadien.

C’est l’occasion idéale de parler de choses inutiles comme le tennis, la MLS ou la guerre au Moyen-Orient. Mais c’est plutôt de statistiques dont nous allons parler aujourd’hui.

C’est que, voyez-vous, une nouvelle mode prend de l’ampleur chez les experts amateurs de hockey: l’utilisation des statistiques «avancées» comme les indices Corsi et Fenwick. Depuis les succès au box-office de Billy Beane des A’s d’Oakland, les directeurs généraux et leurs émules de salon veulent eux aussi faire appel à d’obscures données pour monter leur équipe de rêve qui ne coûte pas cher.

Corsi
Prenez le Corsi. On dit qu’il s’agit d’une compilation de tous les lancers cadrés, hors cible ou bloqués par une équipe ou un joueur qui s’exprime en pourcentage (le joueur s’exprime en anglais, mais l’indice, en pourcentage). C’est-tu compliqué à n’y rien comprendre pas rapport rien qu’un peu?

Nous, au Sportnographe, nous sommes plutôt conservateurs et espérons que les statistiques «avancées» ne prendront pas le dessus sur les statistiques «retardées» dont sont si friands nos experts sportifs pas trop forts en calcul.

Le nombre de fois où Canadien a gagné un vendredi soir de mars depuis 1981, les victoires en séries contre une équipe qui porte un chandail mauve ou le total des minutes de pénalité des joueurs qui ont porté le numéro 17 – voilà des statistiques qui nous parlent, qui transportent une émotion.

«La prédiction, c’est presque une science exacte où on calcule, on statistique…» – Gabriel Grégoire

Émotions
On sait qu’elles ne veulent rien dire, mais dans notre fin fond, un soir de match, on se dit «Canadien n’a jamais perdu contre une équipe qui porte un chandail mauve un vendredi soir depuis 1981; l’affaire est dans la poche». Que Subban ait un Corsi de 57,5%, qu’est-ce que ça nous dit? Ça nous dit juste qu’on aurait dû faire nos maths 436.

Il faut continuer de miser sur les statistiques retardées. Le sport, c’est pas fait pour réfléchir. Le sport, c’est fait pour oublier la guerre au Moyen-Orient.

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