On peut toujours compter sur Toronto

Quand Canadien va (relativement) bien, il devient difficile de pondre les puissantes analyses que vous avez l’habitude de lire ici. C’est que voyez-vous, se plaindre de tel ou tel joueur qui fait des passes à l’autre équipe, rire du jeu d’impuissance ou chialer contre les arbitres sont de fabuleux vecteurs d’inspiration.

Quand Canadien va (relativement) bien, il faut parfois se tourner vers Toronto. C’est qu’à Toronto, ça va (relativement) mal. Les Maple Leafs ont perdu 9-2 mardi contre le Nashville, et ce, même si Sergeï Kostitsyn ne joue plus avec les Prédateurs. Au moins, si ça avait fini 19-2, on aurait pu en faire une bonne série avec Claude Legault.

Une défaite tellement humiliante que les fans de l’équipe, qui sont pourtant habitués d’être humiliés depuis 1967, sont allés jusqu’à lancer un chandail sur la glace en guise de protestation.

Phil Kessel, le joueur étoile de l’équipe, a déclaré aux médias que les partisans n’avaient pas de classe de faire ça et que ça manquait de respect envers tous les joueurs qui ont porté cet uniforme. On parle ici des mêmes joueurs qui n’ont pas gagné la coupe depuis 1967, mais bon.

Imaginez si Canadien n’était pas bon comme ça depuis 1967. Imaginez si notre joueur étoile était Phil Kessel. Imaginez si votre équipe avait dans ses rangs un joueur qui s’appelle Bozak et un autre qui s’appelle Panik. On paniquerait probablement au point de lancer nos chandails sur la glace.

«Quand je suis arrivé ici à Montréal, Travis était un des seuls joueurs avec un gabarit.» – Marc Bergevin

Remarquez que c’est peut-être une meilleure idée que de lancer la serviette pendant 10 ans, comme les partisans de Canadien l’ont fait après que Patrick Roy se fut fait compter neuf buts (mais pas contre Nashville qui se concentrait dans le country à l’époque) et eut été échangé contre Andreï Kovalenko. On s’en remet à peine.

Mais grâce aux déboires des Maple Leafs, Canadien a toujours quelque chose pour se remonter le moral. Merci Toronto.