Mourir pour des idées

Mourir pour des idées. L’idée est excellente. Mais au bout du compte, est-ce que ça change vraiment quelque chose? C’est la question que plusieurs se sont posée suite à l’événement qui était sur toutes les lèvres cette semaine: la bataille entre Tinordi et un jambon de quatrième trio de la «Ligne» américaine, bataille au cours de laquelle Tinordi a mangé toute une volée.

Une volée telle qu’il en a perdu connaissance. En fait, il avait déjà perdu connaissance avant de commencer à se battre. C’est qu’il faut être plutôt inconscient pour prendre part à une bataille qui pourrait mettre en péril une future carrière prometteuse de 17 saisons dans la LNH (selon nos pronostics).

C’est lui qui a commencé
Tinordi a par la suite assuré qu’il avait une bonne raison. En effet, c’était pour venger un de ses coéquipiers malmenés par la brute des Monsters de Lake Erie, un certain Andrey Pedan (qui n’a rien de pédant, au contraire). Il semble que Tinordi s’en sortira. Tant mieux. Sinon, qu’aurait-il raconté à ses petits-enfants pour expliquer pourquoi il n’a pas fait carrière avec Canadien? «C’est lui qui avait commencé»?

Jared Tinordi s’est battu pour des idées. L’idée que ça sert à quelque chose de se battre. L’idée que ses coéquipiers, mus par la fierté d’avoir vu un des leurs casser la gueule d’un adversaire, redoubleront subitement d’ardeur et iront marquer un but spectaculaire. L’idée qu’il faut se faire justice soi-même lorsque les arbitres sont dans la lune. Toutes d’excellentes idées qui n’ont toutefois toujours pas été prouvées scientifiquement.

Shakespeare
Que le jeune défenseur s’en remette ou pas, il nous aura offert une belle leçon de courage. Mais comme le disait si bien William Shakespeare à l’époque où il jouait pour les Knights de London, «Quand le courage empiète sur la raison, il ronge le glaive avec lequel il combat». On suggère à Tinordi de faire aiguiser son glaive et de se concentrer sur ses sorties de zone plutôt que sur la boxe.