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Lettre à Monsieur Coderre

Montreal Mayor Denis Coderre poses in front of All-Star game uniforms displayed at Major League Baseball headquarters following a private meeting with Major League Baseball Commissioner Rob Manfred at MLB headquarters in New York, Thursday, May 28, 2015. The mayor is seeking to bring a baseball team back to Montreal. (AP Photo/Kathy Willens) Photo: Kathy Willens/AP

Le maire de Montréal était dans la grosse pomme jeudi pour mousser la candidature de Montréal auprès du commissaire du baseball majeur, Rob Manfred. Et nous, on doit vous avouer qu’on s’est étouffé avec les pépins et le pédoncule de notre pomme en lisant l’argument principal que M. Coderre comptait offrir à M. Manfred.

C’est que Denis nous a donné l’impression de partir à la guerre avec un casque de bain sur la tête et un avion en papier dans les mains. «On a livré ces deux dernières années», avait-il déclaré mercredi avant de se rendre dans la ville qui a vu naître Francis Bouillon. Le maire de Mont­réal faisait référence aux bonnes assistances offertes par les amateurs de baseball lors de matchs présaison du baseball majeur au Stade olympique en 2014 et 2015.

Or, on aimerait attirer l’attention de M. Coderre sur une loi en mathématiques, nommée «loi de jambon», qui consiste à généraliser naïvement à partir d’un échantillon largement trop petit et qui engendre fréquemment une estimation inappropriée.

Les cas Laraque et Sakic
Deux exemples seront suffisants pour faire comprendre la loi de jambon. Alors qu’il évoluait avec les Oilers d’Edmonton en 2000, Georges Laraque a réalisé un tour du chapeau. Conséquemment, l’élaboration d’un modèle statistique pour l’ensemble de sa carrière de 752 matchs à partir de ce seul match aurait permis d’estimer un grand total de 2 256 buts pour Big Georges. Ce qui aurait été plutôt loin de la vérité.

Autre exemple. En 1989-1990, Joe Sakic a connu une des bonnes saisons de sa carrière, récoltant 102 points. Le profane – appelons-le Denis – aurait pu être tenté de croire que Sakic a évolué, pour obtenir de si belles statistiques, au sein d’une très bonne équipe durant cette saison. Or, c’est avec les Nordiques que Joe évolua en 1989-1990, eux qui ont cumulé un total de 31 points en 80 matchs, ce qui fait dur en tabarouette.

Bref, tout ça pour dire que la population de Montréal a peut-être «livré ces dernières années», mais ça ne veut rien dire pour l’ensemble d’une saison et du futur au grand complet.

En terminant, M. Coderre, nous croyons que l’argent de nos taxes serait beaucoup mieux investi si vous partiez à l’étranger pour tenter de convaincre divers pays du monde de recevoir Canadien à jouer chez eux. Ainsi, les Québécois s’intéresseraient davantage à l’actualité internationale, et on renforcerait notre imperméabilité aux François Bugingo de ce monde. Mettons.

Bon, on lâche pas. Canadien commence son camp d’entraînement dans une couple de mois.

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