Journalisme sportif: une science exacte

Vous aurez sans doute constaté que les remarques ont été nombreuses pour souligner que les météorologues se sont royalement trompés cet été, et ce, à plusieurs reprises, donnant parfois même l’impression qu’ils étaient carrément de fieffés menteurs. À l’inverse, le monde du journalisme sportif, particulièrement celui dédié à la couverture de Canadien, représente une science exacte. Mieux, le journaliste sportif affecté au beat du Club du Hockey connaît tellement son sport que parfois, il arrive même à «caller la shot», comme on dit dans le milieu. En voici la preuve: un résumé du prochain mois et demi à venir chez Canadien, avant tout le monde.

Au cours des prochaines semaines, c’est avec émotion que les partisans verront leurs joueurs préférés mettre un terme à leurs vacances estivales. Les Subban, Price, Markov et autres vétérans profiteront de quelques jours de congé supplémentaires alors que le camp des recrues se mettra en branle à Brossard, le tout devant un paquet de monde avec pas de vie venu regarder des joueurs qui joueront peut-être jamais pour Canadien tenter de marquer un but contre un gardien qu’on ne sait pas c’est qui.

Mais avant tout cela, il y aura bien sûr le tournoi de golf de Canadien, au profit de la Fondation de Canadien pour l’enfance. Michel Therrien en profitera pour déclarer dans un français gênant que l’été fut bénéfique pour les joueurs autant que pour le personnel d’entraîneurs et que cette année, l’objectif demeure d’abord de faire les séries minatoires, car ensuite, tout peut arriver.

«Michel Therrien en profitera pour déclarer dans un français gênant que l’été fut bénéfique pour les joueurs.»

Viendra ensuite le vrai camp d’entraînement conduisant à la fausse saison, car on le sait, la vraie saison, ce sont les séries minatoires. Au camp d’entraînement de Canadien cette année, un joueur (à déterminer) se démarquera, alors qu’un autre (à déterminer) s’avérera une profonde déception, ce qui fera croire le pire à Ron Fournier pour l’avenir de la société.

À la fin du camp d’entraînement, le joueur qui se sera démarqué fera l’objet de nombreuses tergiversations à savoir s’il entamera la saison à Mont­réal ou non. À ce moment, Guillaume Latendresse aura peine à se souvenir, en raison de ses nombreuses commotions cérébrales, qu’il a déjà été ce joueur dont ne connaissait pas l’endroit où il commencerait la saison. Avec le recul, Latendresse aurait d’ailleurs dû commencer toutes les saisons de sa carrière ailleurs qu’à Montréal.

Enfin, le premier match de la saison aura lieu le 7 octobre, à Toronto. Après ça, tout peut arriver, comme Michel Therrien l’a dit. En passant, faudra d’ailleurs s’attaquer un jour à ce sophisme. Tout ne peut certainement pas arriver; prenez Jacques Plante, il n’effectuera jamais un retour, il est mort. Enfin, on s’égare.