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Non au retour des Expos

Le mandat du journaliste sportif est clair et connu de tous ceux qui le pratiquent : informer approximativement, sur la base de statistiques, et tourner les coins ronds pour le reste avec des opinions là où les faits ou encore l’expertise analytique sont manquants.

Or, le devoir d’informer approximativement offre déjà une marge d’erreur considérable à celui ou celle qui pratique le métier; il nous apparaît donc exagéré d’abuser de cette marge en faisant usage d’un jugement carrément jambon. Cela semble pourtant s’être produit lors de la venue des Blue Jays au Stade olympique de Montréal le week-end dernier.

Le lecteur moyennement intéressé par l’actualité aura entendu l’information à la télévision: environ 50 000 amateurs de baseball se sont rendus au Stade olympique pour voir du baseball majeur pré-saison, vendredi et samedi dernier, pour un total d’environ 100 000 personnes. Rapidement, les journalistes sportifs ont été nombreux à souligner que c’était un geste significatif, et quelques-uns même, à s’aventurer sur le terrain glissant des mathématiques en affirmant que si une équipe dispute 162 matchs par année, et qu’il y en a 81 à domicile, cela représenterait, à coup de 50 000 amateurs chaque fois, des rentrées d’argent importantes. Un auditeur du 98,5FM a même fait l’hypothèse qu’avec autant d’amateurs à chaque rencontre, «on n’aura même pas besoin de l’argent de nos taxes pour construire un nouveau stade!»

Bon. On part de loin (genre Percé) pour expliquer le caractère jambon de la patente. Mais un seul exemple suffira. Le 21 février 2000, Georges Laraque a enfilé trois buts dans un match régulier de la Ligne nationale. S’en est-il trouvé, à part Laraque lui-même et Marc De Foy peut-être, pour extrapoler à partir d’un si mauvais échantillon ce que serait le reste de sa production à vie dans la LNH ? Sans doute.

Mais bon, en économie, vous savez qu’il existe la loi de l’offre et de la demande. Mais il existe également une autre loi, celle de la rareté des affaires poches (The act of scarce pockets business), énoncée par Der Rong, en 1922, qui stipule que plus une affaire poche arrive rarement, plus elle prend de la valeur.

C’est aussi, inversement, le principe de la banalisation. Une affaire plate, une fois, c’est divertissant. Mais à la longue, c’est génère de l’indifférence. Comme le soccer. Ou l’émission de radio d’Éric Duhaime.

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