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Le spectacle de danse

La semaine dernière, je suis allé voir le spectacle de danse de Johnny Trempe, cinq ans, à la garderie. C’était très cute de voir les enfants se forcer ainsi, tout sourire, de les voir essayer de ne pas s’enfarger dans leur trop-plein d’enthousiasme tout en suivant la chorégraphie. Qui plus est, c’est un spectacle qui suscite un grand attendrissement parental, du genre de ceux que tout le monde semble vouloir documenter.

Voilà donc ce qui se passe : on nous convie dans un local où tout est conçu pour te «fat-shamer»: petites tables, petites portes, petite fontaine, GROS monsieur. Tu accroches ton manteau au crochet sous le nom de ton enfant, tu vas t’assoir sur des nano-chaises et tu attends que la magie commence. La professeure de danse entre, suivie d’une dizaine de garnements, et nous présente le concept, lequel est cette année fortement inspiré de l’œuvre et de la démarche de Dave St-Pierre (c’est une blague, mais avoue que ce serait malade). La performance artistique est accompagnée d’une délicieuse musique enfantine, avec des succès du genre Un deux trois nous irons au bois, Prêt pas prêt j’y vais (un remix featuring Lil Wayne) et Glou glou glou le robinet fait glou glou.

Comme je suis arrivé avec beaucoup d’avance (pourquoi rester au bureau quand on peut quitter le bureau, han?), je suis assis tout au fond de la salle et j’assiste au spectacle avec une vue imprenable sur quarante-douze parents et grands-parents qui filment la performance de leur progéniture avec force tablettes ou téléphones.

Soudain, à un moment où il n’y a pas de musique – les petits danseurs sont couchés par terre et s’apprêtent à renaître, telles des fleurs au printemps –, dans mon manteau accroché à côté de la porte, ma sonnerie de téléphone (que j’ai oublié d’éteindre, my bad) retentit au volume maximum.

Fun fact : ma sonnerie du moment, c’est Smack My B*tch Up, du groupe britannique The Prodigy, une chanson très entraînante aux paroles pour le moins PG-13 qui apparaît sur l’album The Fat of the Land, paru en l’an de grâce 1997.

Et le plus l’fun, c’est que, comme je suis au fond de la salle, je dois enjamber tout ce beau monde pour me rendre jusqu’à mon manteau – un manteau parfaitement inutile puisqu’il fait super beau – pour éteindre l’insolente sonnerie. Bref, toutes ces familles auront un joli travail de montage à faire sur cette vidéo pour enlever le gros tata qui passe devant la caméra en allant éteindre sa musique du diable.

Et dire que la semaine dernière, ma sonnerie, c’était What A Wonderful World… Pour citer Johnny à sa sortie de scène : «Papa, c’était pas sérieux.»
M’enfin…

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