Tomber ou monter en amour?

Par TristeCiel, camelot IGA Marché DAMA

TristeCiel.com

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Tomber en amour me semble un terme plutôt péjoratif. Lorsque notre quotient d’intelligence émotionnelle se réveille et évolue, monter en amour devient une meilleure affirmation que l’on pourrait apprendre à populariser.

Je trouve fascinant de constater que chaque personne qui tombe en amour redevient, en quelque sorte, un petit enfant devant un cadeau à déballer. L’estomac se noue, les hormones s’enfièvrent et même si le sommeil est parfois perturbé, c’est souvent compensé par une énergie quintuplée au courant de la journée.

Sommes-nous devant le véritable amour, ou se cacherait-il au tréfonds de nos cœurs, un désir puéril, tel l’écho d’un cri lointain longtemps refoulé ou des pulsions sexuelles enfouies ?

Selon les recherches d’Abraham Maslow, qui inspira le concept de la pyramide des besoins, l’être humain nécessiterait de l’affection pour vivre sainement. Ceci ne se retrouverait pas très loin derrière les besoins physionomiques comme respirer, boire, manger et dormir.

Un besoin naturel

L’amour est à priori un besoin de sécurité, de se retrouver dans l’autre afin de ne pas rester seul pour affronter les rigueurs de l’existence. C’est aussi une expression de soi dans l’expérience de l’autre, car seul et isolé, il est prouvé que l’humain devient plutôt zinzin ! Oui, dès notre naissance et même dans le ventre de notre mère, nous expérimentons naturellement un lien d’amour authentique et inconditionnel.

Selon le psychiatre Scott Peck, auteur du bestseller Le chemin le moins fréquenté, il semble que nous cherchons tous, plus ou moins consciemment, à recréer la connexion idyllique et parfaite avec un partenaire comme celle que nous avions de façon innée en étant bébé. Vu sous cet angle, entendre des gens surnommer leur amoureux « bébé » prend un tout autre sens !

Voilà qu’ainsi, une fois passé l’âge du berceau, l’adulte en devenir ne tarde pas à être confronté à maintes frustrations. Les choses ne se passent plus facilement ou magiquement comme au commencement, là où seul le fait d’exister suscitait les acclamations et les sourires de tous. Maintenant, afin d’avoir droit à cette fameuse denrée si précieuse qu’est l’amour, l’humain se retrouve à devoir faire de plus en plus d’efforts et de compromis.

Tristement, énormément de gens sont déçus ou totalement brisés d’avoir vécu des relations amoureuses décevantes, voire même destructrices. Nombreuses statistiques et études démontrent qu’un très grand pourcentage de couples se sépare. Est-ce que finalement l’amour ne se résumerait pas à une simple émotion, quelque chose qui se tarit avec le temps, pour que finalement, nous recommencions à chercher ailleurs ce qui n’a visiblement pas fonctionné comme on l’aurait désiré ?

À quel point sommes-nous conscients d’être sous l’influence de la magie des contes de fées en proie au fantasme du prince ou de la princesse qui viendra nous sauver ? On ne fait pas de la monnaie avec de l’argent qui ne vaut rien. L’amour est aussi une industrie qui roule sur des milliards de dollars. Sommes-nous capables d’attendre avec patience et sagesse afin de maximiser nos chances de trouver l’âme sœur, où tombons-nous facilement dans les flammèches de la séduction si facilement aveuglante ?

Apprendre sur le tas

Je crois qu’une des réponses à ces intrigues se retrouve dans nos attentes un peu démesurées qui prennent racine dans nos carences et nos bagages individuels que l’on projette sur l’autre. Je trouve intéressant de mentionner qu’il n’y a pas de cours spécifiques qui se donnent dans le système d’éducation au sujet de l’amour et des relations amoureuses. En quelque sorte, nous sommes voués à apprendre sur le tas en suivant nos instincts plus ou moins affectés par nos modèles extérieurs, qui ne sont pas toujours les meilleurs.

Je crois qu’aimer commence d’abord par s’aimer ! Aimer véritablement une autre personne, c’est surtout chercher à l’accompagner dans ce même processus d’évolution, de s’aimer soi-même et vice-versa.

Personnellement, j’en suis venu à créer cet adage : tel un vrai délice, le romantisme ressemble à une épice. Sans lui dans une assiette, cela tombe bien plat. Toutefois, s’il demeure seul et sans substance pour s’y mélanger, il reste démuni et peu nutritif.

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Ce texte figure dans l’édition du 15 avril de L’Itinéraire.

À lire dans cette édition :

– Dossier sur la santé mentale : le rétablissement existe bien !

– Entrevue avec Bernard Adamus. L’artiste revient avec un camelot sur son parcours, ses influences et les lieux qui l’ont marqué à Montréal

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