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En moins de 30 ans, le taux d’obésité a triplé au Canada

Ce sont des statistiques qui font peur. Selon la derniè­re étude réalisée par Dr L. K. Twells de l’université Memorials de St. John’s, 21 % des Canadiens seront obèses en 2019. Les chercheurs ont émis une mise en garde sur le pourcentage réel, car ces données ont été compilées à partir de réponses fournies par des individus. Et les gens ont souvent tendance à sous-évaluer leur taille et leur poids.

On pourrait donc plutôt se retrouver avec une moyenne d’un Canadien sur quatre dans cinq ans, soit une augmentation de l’obésité de 300 % en 30 ans. Viennent avec l’obésité des risques de diabète, de haute pression et de cancer coûtant annuellement de 4,6 G$ à 7,1 G$ à l’État. On attribue cette augmentation de l’obésité au manque d’exercices physiques, mais surtout à une alimentation trop riche en gras et surtout en sucre. C’est pour cette raison que le gouvernement fédéral, par sa ministre Rona Ambrose, a décidé d’obliger les fabri­cants alimentaires à mieux étiqueter leurs produits en ce qui a trait au sucre et aux portions.

Cette nouvelle annonce en a agréablement surpris plusieurs, d’autant plus qu’au printemps dernier, l’Organisation mondiale de la santé demandait aux gouvernements des pays industrialisés de mettre en place des mesures pour limiter la consommation de sucre à 10 % du nombre de calories ingérées par jour, pour ensuite la réduire à 5 %. Le gouvernement canadien a refusé d’obtempérer, de peur de nuire à l’industrie alimentaire. Il a préféré imposer une information claire et facilement compréhensible sur les emballages. Avec l’annonce de cette semaine, il aura préféré responsabiliser le consommateur en lui donnant les outils nécessaires pour réduire sa consommation de sucre plutôt que de réglementer l’industrie.

Bientôt finies les étiquettes indiquant de façon séparée les grammes de glucides, de sucre et de sucres ajoutés. Tout sera regroupé sous un même vocable : SUCRE. Le consommateur, qui lit de plus en plus les étiquettes pour connaître le contenu de ce qu’il mange, se retrouvera avec une information plus claire et pourra comparer les aliments qu’il achète. De plus, les portions par rapport aux calories seront réajustées. Finis les équivalents caloriques de 18 croustilles, alors qu’il nous est presque impossible de ne pas finir le sac au complet. L’apport calorique d’un contenu susceptible d’être ingéré sera énoncé de façon plus simple.

Cette politique s’inscrit dans la foulée d’un changement similaire aux États-Unis. L’harmonisation de l’étiquetage se fera donc de façon presque simultanée au Canada. L’industrie devra se plier aux exigences des deux pays. C’est un pas dans la bonne direction. Il ne restera plus qu’aux consommateurs à se discipliner. Mais ça, l’État ne peut pas le faire pour eux.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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