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Quand on se compare, on se console

Photo: Chantal Lévesque/Métro

La semaine passée, Équiterre, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, Vivre en ville et huit autres groupes environnementaux et citoyens rendaient publiques les réponses des quatre formations politiques présentes à l’Assemblée nationale du Québec à un questionnaire qu’ils leur avaient soumis. Les partis se sont ainsi positionnés quant à 23 propositions sur le climat, le transport et l’aménagement, l’agriculture, la biodiversité et la forêt.

Le premier constat, c’est que, lorsqu’on se compare, on se console. Contrairement à la situation dans d’autres provinces ou pays, il existe d’importants consensus politiques au Québec en matière environnementale:

1. La lutte aux changements climatiques doit se poursuivre.
2. Un plan pour atténuer l’impact de la transition énergétique sur les travailleurs doit être mis en place.
3. La bourse du carbone sera maintenue.
4. L’électrification des transports devra s’accélérer.
5. Le transport en commun bénéficiera d’investissements massifs.
6. Le budget du ministère de l’Environnement sera augmenté.

Il y a bien des environnementalistes, ailleurs au Canada, qui seraient contents d’avoir ces consensus entre les partis de leurs provinces.
Il n’en demeure pas moins qu’il existe aussi d’importantes différences entre les formations politiques. Qu’il s’agisse de la protection de la biodiversité ou de la forêt, il est clair qu’il y a des poissons et des caribous menacés qui vont écouter attentivement Radio-Canada le 1er octobre… Sérieusement, le choix des électeurs aura un impact sur des écosystèmes fragiles et possiblement sur la survie de certaines espèces. Ce n’est pas rien.

Par ailleurs, tous les partis n’ont pas la même ambition à l’égard de la nécessaire transition énergétique que nous dicte d’adopter la crise climatique. Si tous s’accordent pour électrifier les transports, certains proposent, comme il se doit, un échéancier précis. D’autres sont plus vagues ou modestes. À titre d’exemple, l’objectif gouvernemental actuel prévoit qu’en 2025, 10% des véhicules vendus devront être électriques. En Norvège, l’objectif est de… 100%!

Il est d’ailleurs surprenant que les partis politiques ne parlent pas plus d’environnement, alors que les répercussions pour le Québec sont énormes. L’enjeu est systématiquement dans le top 4 des priorités des Québécois. Et dans une élection où la course se fait souvent à trois et même à quatre candidats, chaque vote compte.

L’utilisation de pesticides en agriculture, par exemple, est un enjeu environnemental et de santé publique majeur. Une solution existante pour les réduire est simple et ne comporte à peu près aucun risque politique ou économique au Québec. Au contraire, une réglementation plus sévère sur les pesticides favoriserait la transition de nos producteurs agricoles vers le bio, un secteur en pleine expansion et beaucoup plus rentable que la production de soya ou de maïs traditionnels, dopés aux pesticides particulièrement dangereux.

Selon nos sondages grand public et auprès de nos sympathisants, les Québécois pour qui l’environnement est une préoccupation dominante sont beaucoup plus susceptibles d’aller voter que le public en général. Il s’agit d’électeurs engagés et assidus.
Il me semble que de mettre encore plus d’engagements écologiques en avant en 2018 serait un bon pari. Espérons que les partis politiques le comprendront avant la fin de cette campagne!

Interpellez vos candidats sur les enjeux locaux en environnement.

Assistez à des débats locaux sur l’environnement :

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