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L’économie verte passe en 3e vitesse

Québec reste déterminer à développer une économie faible en carbone. La semaine dernière, dans son énoncé économique, le ministre des Finances, M. Leitao a annoncé pour 350 millions de dollars de mesures en efficacité énergétique qui permettront aux PME de se préparer à la bourse du carbone, de demeurer à la fine pointe des technologies, d’améliorer leur productivité tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre.

Dans un contexte d’austérité, une annonce de 350 millions de dollars envoie quand même le message que le gouvernement prend au sérieux ses engagements environnementaux. Nous l’avons d’ailleurs applaudi.

En passant, l’efficacité énergétique crée plus d’emplois et de façon mieux répartie sur un territoire que toutes les autres filiales énergétiques. L’annonce environnementale de M. Leitao va donc aussi stimuler l’économie.

Le gouvernement du Québec n’est toutefois pas toujours cohérent. Il y a quelques semaines, le premier ministre Couillard nous disait qu’il fallait bien faire notre part pour développer l’économie canadienne, que celle-ci carburait essentiellement aux sables bitumineux, et que de laisser passer un pipeline sur notre territoire serait la moindre des choses pour «faire notre part».

Le premier ministre répétait un mythe que l’industrie pétrolière a réussi  à nous faire avaler sans poser de questions: la vitalité de l’économie canadienne repose sur le développement des sables bitumineux. C’est pourtant faux!

Un nouveau rapport de Clean Energy Canada arrive à la conclusion que le secteur de l’énergie renouvelable (excluant les grandes entreprises publiques comme Hydro-Québec) génère maintenant plus d’emplois que le secteur des sables bitumineux. Imaginez si le gouvernement fédéral subventionnait les énergies renouvelables à coup de milliards comme il le fait pour les sables bitumineux!  Selon ce même rapport, dans les 5 dernières années, nous avons construit et installé suffisamment d’éoliennes, de panneaux solaires et de centrales au fil de l’eau pour alimenter en électricité 2,7 millions de maisons. Ces installations ont d’ailleurs nécessité des investissements de 25 milliards de dollars.

Cela, il me semble, stimule l’économie.

La Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec sont les provinces qui propulsent les investissements dans le secteur de l’énergie renouvelable. Hydro-Québec est d’ailleurs un leader mondial de l’énergie propre avec ses 20 000 employés, son chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars et son bénéfice net (qui est le nôtre, on s’entend) de près de 3 milliards de dollars annuellement.

Hydro-Québec aussi stimule l’économie canadienne.

Contrairement au commentaire de monsieur Couillard, nous n’avons nullement à laisser passer un mauvais projet sur notre territoire pour développer l’économie canadienne. Nous sommes assez grands pour choisir les projets que l’on veut.

Au début des années 1990, presque personne n’avait entendu parler d’internet et la plupart des gens étaient abonnés à un journal papier. Quelqu’un vous aurait dit à l’époque que dans 10 ans, vous tiendriez dans une seule main un téléphone intelligent qui pourrait prendre des photos, indiquer votre chemin et trouver réponse à presque toutes vos questions, vous ne l’auriez pas cru.

Il a fallu avoir de la vision pour positionner des entreprises canadiennes sur le marché des téléphones intelligents.

Il nous faudrait encore aujourd’hui un peu de vision pour se positionner dans le secteur de l’énergie renouvelable qui a généré 6 millions d’emplois à l’échelle planétaire et qui est en pleine croissance.

Le Canada et le Québec n’ont pas besoin de développer davantage les sables bitumineux. Ils doivent plutôt trouver des solutions environnementales à ce secteur. En attendant, le premier ministre du Québec devrait se tourner la langue trois fois avant de répéter les slogans vides des pétrolières.

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