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Profitons du faible prix de l’essence

Photo: THE CANADIAN PRESS

La récente et vertigineuse chute du prix de l’essence aidant, la culture du gros char se porte malheureusement plutôt bien. Même si nous sommes de plus en plus nombreux à exiger des véhicules éco-énergétiques, l’industrie continue à nous vendre des gros chars. Il suffit de regarder un match de hockey; les publicités de «puissants pick-up» occupent la majorité de l’espace publicitaire.

Il n’est donc pas surprenant que dès que le prix du pétrole s’est mis à chuter en octobre, les ventes de ces mastodontes se sont mises à monter. Le gouvernement a d’ailleurs une opportunité en or pour recueillir une partie du fruit de ces folies, j’y reviendrai.

Mais il y aussi de bonnes nouvelles associées à cette récente baisse du prix de l’or noir. La première est qu’à 50$ le baril, l’Alberta vend le pétrole des sables bitumineux à perte. Les investisseurs en mines et en pipelines, déjà préoccupés par les enjeux de transport et d’un éventuel prix du carbone, seront d’autant plus dissuadés d’investir dans un pétrole qui est l’un des plus dispendieux à extraire.

Évidemment, les décisions d’investissements dans des infrastructures énergétiques aussi importantes ne se font pas sur la base du prix du pétrole à court terme, mais la prévision de certains économistes à l’effet que le prix risque de demeurer faible est une embûche de plus à ces projets hyper polluants.

Deuxième bonne nouvelle, la baisse du prix du pétrole est bonne pour l’économie du Québec et des provinces non-productrices (alors que pour l’Alberta, c’est le cauchemar). C’est ce que nous disent les politiciens et les économistes, confirmant ainsi ce que les environnementalistes disent depuis des lunes: moins on dépense de l’argent pour le pétrole, plus on dépense dans l’économie locale, mieux se porte le PIB du Québec. À court terme, on s’accommodera de la baisse du prix du pétrole, mais à moyen terme, la solution est évidemment de baisser notre consommation et notre dépendance aux énergies fossiles.

Québec doit d’ailleurs saisir l’opportunité du faible prix du pétrole pour taxer davantage l’essence et les véhicules énergivores (comme les «pick-up»). Les revenus d’une taxe additionnelle sur l’essence devraient être dédiés au transport en commun – qui en a grandement besoin.

Les revenus d’une taxe sur les VUS devraient servir à financer des rabais pour les véhicules électriques et hybrides. Le prix de l’essence a baissé de presque 50 cents depuis six mois. Dans ce contexte, augmenter la taxe de 2, 3 ou même 4 cents n’aura presque aucun impact sur les consommateurs ou les entreprises. En ce qui concerne la taxe sur les VUS, elle forcera les concessionnaires à offrir des alternatives plus éco-énergétiques (eh oui messieurs, il existe des VUS hybrides!).

Ces mesures favoriseront une diminution de la consommation de pétrole à moyen et à long terme et nous aideront à réduire les gaz à effet de serre tout en favorisant l’essor de l’économie québécoise.

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