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Charlottesville

A makeshift memorial of flowers and a photo of victim, Heather Heyer, sits in Charlottesville, Va., Sunday, Aug. 13, 2017. Heyer died when a car rammed into a group of people who were protesting the presence of white supremacists who had gathered in the city for a rally. (AP Photo/Steve Helber) Photo: The Associated Press

Comme plusieurs personnes issues des minorités, j’ai suivi et continue de suivre ce qui se déroule présentement aux États-Unis. Même si les images de Charlottesville et du meurtre d’Heather Heyer sont venues me chercher jusque dans mes tripes, elles ne m’ont aucunement surprise. On le voit en ligne, dans les rues et même de ce côté-ci de la frontière : les suprémacistes blancs s’organisent et n’ont plus peur de se montrer.

Ils sont plusieurs à nier que de telles démonstrations racistes pourraient avoir lieu ici. En septembre dernier, un groupuscule du nom d’Atalante attirait l’attention et défilait dans les rues de Québec, torche à la main. Malgré ses positions racistes et anti-immigration, on ne l’a pas pris au sérieux. Un certain chroniqueur est même allé jusqu’à qualifier ces démonstrations de haine de «folklore caricatural de l’extrême droite» et en a évidemment profité pour blâmer le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence d’accorder autant d’attention à ces groupuscules qu’à l’islam radical. Effectivement, on a accordé peu d’attention à ces individus et ceux-ci veulent créer ouvrir un «club de boxe identitaire» le mois prochain.

Quelques jours après les événements de Charlottesville, Vice News mettait en ligne son reportage «Race and Terror». Au début de celui-ci, on peut voir Christopher Cantwell, une des têtes pensantes de Unite The Right qui sont derrière les manifestations des derniers jours. Avec lui se trouvent des hommes affirmant fièrement avoir voyagé une douzaine d’heures pour prendre part au rassemblement à l’université de Virginie. Ceux-ci sont donc Canadiens. L’un d’eux porte d’ailleurs un t-shirt «Ensemble pour la propreté» de la Ville de Montréal. D’après des groupes antifascistes, on peut voir des membre de la Meute. J’aimerais d’ailleurs rappeler que celle-ci organise des événements partout au Québec depuis quelque temps, sans que la police n’intervienne. Il y a donc des Québécois motivés par la même haine que ceux qui ont marché avec des drapeaux nazis à Charlottesville. Il ne faut pas sous-estimer leur nombre ni leur niveau d’organisation.

L’heure n’est pas à la complaisance, bien au contraire. Il faut dénoncer ces gens et prendre les moyens nécessaires pour que la violence n’augmente pas ici aussi. J’aimerais beaucoup penser que le Québec est à l’abri de ça, mais j’en suis incapable. Pas avec les groupuscules auxquels nous avons affaire et la tuerie au Centre culturel islamique de Québec. Suffit de regarder les sections des commentaires sur les pages personnelles de certains chroniqueurs pour voir que quelque chose cloche.

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