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Les Autochtones en danger au Brésil

ANGRA DOS REIS, BRAZIL - NOVEMBER 11: Tribe members march for indigenous territorial rights on November 11, 2015 in Angra dos Reis, Brazil. Members of the Pataxo and Guarani tribes in Rio de Janeiro state joined the march. Indigenous communities strongly oppose a constitutional amendment facing Congress which would allow Congress to demarcate indigenous territory. (Photo by Mario Tama/Getty Images) Photo: Getty Images

L’an passé, le Brésil a attiré beaucoup d’attention. En plus des Jeux olympiques et des scandales entourant ceux-ci, la destitution de l’ancienne présidente, Dilma Rousseff, a fait beaucoup jaser. Accusée de crime de responsabilité et de pédalage budgétaire, pratique qui consiste à manipuler les chiffres afin de mentir sur le déficit budgétaire, Rousseff a été destituée en mai 2016. Si beaucoup se sont inquiétés pour la démocratie brésilienne et ont crié au coup d’État, je me suis plutôt inquiétée du sort des Autochtones. Avec les conservateurs au pouvoir et les ruralistas favorables aux industries agroalimentaires, les Autochtones et leurs territoires sont en réel danger.

Rousseff n’a pas été la plus fervente défenseure des droits des premiers peuples au Brésil, mais elle avait quand même réussi à bloquer certains projets de loi qui visaient à exproprier les Autochtones pour faire des terres agricoles. Depuis la chute de l’ancienne présidente, les ruralistas, qui occupent 40% des sièges, ont obtenu le momentum pour faire passer leurs projets de loi, provoquant ainsi la grogne des peuples autochtones. D’ailleurs, ceux-ci sont allés manifester plusieurs fois à Brasilia. Ce sont les plus grands rassemblements des 30 dernières années. Au recensement de 2010, les Autochtones étaient 896 000 au Brésil. Cependant, ils sont presque invisibles. Dans les grandes villes, on les confond souvent avec des Boliviens.

L’heure est grave pour la forêt amazonienne et les Premières Nations qui l’habitent. Le Brésil est un des pays les plus dangereux pour les militants écologistes. Dans les dernières années, des centaines d’entre eux sont morts aux mains des forces armées. Pour ajouter à l’horreur, on apprenait cette semaine que des chercheurs d’or ont massacré des membres d’une tribu qui n’a jamais eu de contact avec le monde extérieur. Selon le Washington Post, ils les ont tués, découpés en morceaux pour qu’ils ne flottent pas, puis ont jeté leurs corps dans la rivière. Ils s’en sont ensuite vantés dans un bar, alarmant ainsi les gens autour. Cette nouvelle m’a littéralement empêchée de dormir. Inutile d’aller plus loin pour vous prouver que l’exploitation du territoire dans cette région pose un véritable danger pour les populations autochtones.

Cette semaine, nous fêtons les 10 ans de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Triste d’admettre qu’après des siècles, les Autochtones se font encore assassiner cruellement pour de l’or. J’essaie de trouver un peu d’espoir, mais pour le moment, j’en suis incapable. Comme chantait Buffy Ste-Marie, chanteuse et militante crie: «Bury my heart at Wounded Knee.»

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