La course à la chefferie du PLQ, une occasion pour le renouveau?

Qui remplacera Jean Charest? Il est d’ores et déjà admis que ce ne sera pas un couronnement. Ce qui est une bonne chose.

Après 9 ans de pouvoir et 28 ans de vie politique, le chef du Parti libéral du Québec a tiré sa révérence. Il quitte la scène politique en laissant derrière lui une situation beaucoup moins catastrophique qu’attendu. Ceux qui prévoyaient l’effondrement de sa formation politique ont rapidement dû se raviser. Il serait toutefois hasardeux de prétendre que tout va très bien et que la solution réside dans la continuité. Les libéraux peuvent trouver une certaine consolation dans le nombre de sièges obtenus et le rôle d’opposition officielle. Le résultat, en matière de pourcentage de l’appui populaire, commande pourtant une réflexion. Dans les faits, ils ont atteint un creux historique.

En nommant Jean-Marc Fournier comme chef intérimaire, le Parti libéral se donne du temps. Parlementaire d’expérience, il a démontré à bien des occasions qu’il sait être à la hauteur de la situation. Il sera de plus secondé par une équipe d’expérience.

La connaissance des dossiers ne fera sûrement pas défaut considérant que la majorité des ministres ont été réélus. Aucun parallèle possible avec le NPD. Le décès de Jack Layton, jumelé à la course à la direction, avait laissé le parti sans chef ou équipe d’expérience. Ainsi, Bob Rae avait eu toute la place pour marquer des points, sans conséquence à long terme cependant.

Le ministre des Finances sortant, Raymond Bachand, dit que les libéraux devraient avoir un chef avant le dépôt du premier budget péquiste. «Si on lit ce que le PQ veut faire, c’est un désastre pour l’économie du Québec. Il faut être prêt à bloquer ça!» a-t-il déclaré. Or, trop d’empressement risquerait de priver le parti du ressourcement nécessaire après neuf ans au pouvoir.

Une course rapide favoriserait les candidats de l’intérieur alors qu’en se donnant plus de temps, on permettrait à des candidats de l’extérieur du cercle de s’organiser. Le mode de sélection du chef risque de se faire de manière assez traditionnelle. À moins de changements majeurs qui demanderaient deux congrès des membres, on choisira des délégués qui voteront à leur tour pour le futur chef. Reste à voir s’il y aura une volonté de dynamiser le processus. On pourrait par exemple faciliter l’accès en ajoutant un aspect technologique qui permettrait aux membres de voter pour les délégués de leur choix.

Pierre Moreau, Raymond Bachand, Philippe Couillard, Pierre Paradis, Lise Thériault n’ont pas fermé la porte. Si le délai le permet, d’autres noms avec d’autres visions pourraient s’additionner à la liste et ainsi enrichir le débat d’idées nécessaire au renouvellement de tout parti. Ce serait bien pour le PLQ, mais aussi, pour reprendre le slogan libéral de la dernière campagne, pour le Québec.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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