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Prendre l’initiative

Deux partis, deux nouveaux chefs, deux libéraux, deux façons de tenter de reprendre l’initiative. Philippe Couillard et Justin Trudeau ont été élus à la tête de leurs formations politiques à peu près au même moment. Ils ont tous deux occupé le sommet des sondages. Leur but est de maintenir la cadence jusqu’au prochain scrutin.

Une des choses qui compte en politique, c’est de maîtriser l’agenda. C’est particulièrement vrai en campagne électorale, où la période est concentrée et où chaque journée compte. Mais imposer ses idées pour joindre l’électorat est tout aussi essentiel pour garder le momentum. Si la politique est loin d’être une science exacte, un chef sent facilement que sa lune de miel est en train de s’étioler. De même, en situation de gouvernement minoritaire, on ne peut se permettre de montrer des signes de faiblesse.

L’un, Philippe Couillard, a tenté tant bien que mal de reprendre l’initiative. Lui qui a peiné avec le dossier de la charte a dit que deux modèles s’affronteraient à la prochaine élection : le PQ et sa Charte, ou les libéraux qui parlent d’économie et d’emplois. Ce que M. Couillard oublie, c’est que Mme Marois arrive tout juste de Davos avec dans ses cartons quelques centaines d’emplois. Il oublie aussi que la CAQ est à l’offensive sur l’économie, l’emploi et les finances publiques depuis déjà un bon moment. Bref, bien que le Parti libéral soit traditionnellement perçu comme le parti de l’économie, le bon Dr Couillard a encore des croûtes à manger pour assurer sa crédibilité sur ce terrain.

L’autre, Justin Trudeau, a marqué un grand coup cette semaine. Bien qu’il ait voté contre cette proposition lancée par le NPD l’automne dernier, il a licencié les 32 sénateurs du caucus de son parti. Cela n’arrive pas tous les jours qu’un chef de parti mette à la porte la moitié des membres de son caucus.

Cela lui permet de ramener le dossier du Sénat à l’avant-scène, de faire de l’ombre aux propositions conservatrices et de se poser, à court terme du moins, en réformateur du Sénat, lui qui était un tenant du statu quo. De plus, il se protège d’éventuelles révélations sur les dépenses de sénateurs libéraux qui pourraient découler de l’enquête que mène actuellement le vérificateur général.

Si on veut imposer un thème, il faut pouvoir le faire en marquant l’imaginaire, en portant une vision mobilisatrice ou en prenant un angle qui surprend. C’est la stratégie que semble avoir choisie M. Trudeau pour demeurer en tête des sondages. Cela comporte des risques, mais l’audace peut rapporter. Au contraire, on pourrait croire que la stratégie de Philippe Couillard se résume à attendre que le pouvoir lui tombe dans les mains. C’est une erreur qui pourrait lui coûter très cher.

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