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Rocambolesque campagne

Bien malin qui peut prétendre prévoir le résultat qui sortira des boîtes de scrutin le 7 avril prochain. Cette campagne électorale est totalement imprévisible et rocambolesque. Le tout a débuté par une dose d’espoir. Le recrutement des formations politiques laissait présager le meilleur. Des personnalités connues qui jouissaient d’une feuille de route impressionnante ont fait le pari de la politique. On souhaitait que leur contribution entraîne des changements dans le ton comme dans les idées.

Au jour 24, voilà que l’on a l’impression d’assister à une campagne d’une autre époque. L’euphorie des candidatures a rapidement laissé la place aux vieilles rengaines. La profession de foi souverainiste de Pierre-Karl Péladeau a placé le Parti québécois sur la défensive. Le débat s’est rapidement polarisé (référendum ou non?), ce qui a laissé peu d’espace médiatique aux enjeux.

On croyait que le premier débat de Radio-Canada/Télé-Québec nous relancerait dans une autre direction. Ce qui s’est en effet produit, mais pas pour le mieux. Le dossier de l’intégrité, qui avait été l’enjeu de 2012, a repris ses droits. Un va-et-vient d’accusations qui a illustré à quel point la classe politique n’y gagne pas.

L’intégrité a occupé une place disproportionnée parce qu’il reste des zones grises. Contrairement au scrutin municipal de l’automne, qui a permis de remettre les pendules à l’heure, des questions demeurent sans réponse. La commission Charbonneau n’a pas, comme dans le cas du financement des campagnes municipales, éclairci l’horizon en abordant l’épineux dossier du financement des partis politiques.

La soirée Face à Face de TVA aura permis de recentrer le débat sur les contenus et sur les enjeux ciblés comme prioritaires par les citoyens. L’économie, les finances publiques et la santé ont donné lieu à des discussions serrées entre les chefs.

La question nationale et l’intégrité auront tout de même passionné les chefs. Ces thèmes auront occupé une place importante.

Sur le dossier du référendum, Mme Marois s’est encore retrouvée entre l’arbre et l’écorce, prise entre le positionnement de son offre de bon gouvernement et la perspective d’un référendum sur la souveraineté.

Les autres chefs ont tous été confrontés à leur talon d’Achille. La question de l’identité a été particulièrement difficile pour Philippe Couillard. Mme David a, de son côté, dû expliquer la faisabilité de son programme économique. Pour François Legault, il fallait trouver l’équilibre sur le ton. Après une semaine agrémentée de termes forts, son ton aura parfois été un peu trop intense.

Somme toute, ce Face à Face aura fait du bien dans cette campagne hallucinante. Il aura été un moment où les chefs auront pu livrer sans filtre leur vision pour le Québec. Il y a bien eu un peu de cacophonie, mais un peu comme dans le souper de famille, les discussions ont été intenses, mais chacun a pu expliquer ce pour quoi il convoite le poste de premier ministre du Québec.

Un changement dans le climat ambiant.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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