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Sous le radar

La campagne électorale tire à sa fin. Le temps des bilans arrive, et on se rend compte que le ton n’a pas été à la hauteur des attentes. Il y a eu peu d’échos aux préoccupations évoquées dans les sondages du début de la campagne. L’économie, la santé, les finances publiques, l’éducation n’ont pas reçu l’attention souhaitée. Les partis en ont bien parlé, mais le bruit ambiant a empêché le message de passer.

On a plutôt l’impression que l’anecdote a pris le pas sur le contenu. Comme toujours, direz-vous? Cette fois, on a poussé la note plus loin…

Si on résume, on peut dire qu’on a eu droit à une campagne en quatre temps. La première semaine marquée par de nouveaux visages, la deuxième par la possibilité d’un référendum, la troisième centrée sur l’intégrité et le dernier droit marqué par une remontée de la CAQ et de Québec solidaire.

Après la déception du contournement de la loi sur les élections à date fixe, les premiers jours de la campagne laissaient présager des jours meilleurs. Des gens de qualité faisaient le pari du Québec, et ce, dans toutes les formations politiques. Les candidatures prestigieuses donnaient l’espoir d’une campagne porteuse de sens et de vision.

Puis, la tornade PKP a déferlé. Sa profession de foi souverainiste a ravivé la hantise des fédéralistes. Le référendum a tout à coup pris toute la place. Pauline Marois s’est retrouvée sur la défensive, répondant même à des questions sur la monnaie d’un Québec souverain, et le Québec est retombé dans ses vieux réflexes. Tout en gardant le cap sur son message de réduction du fardeau fiscal, la CAQ a aussi peiné à trouver son espace dans ce débat polarisé.

Contrairement à la commission Charbonneau, le thème de l’intégrité n’a pas fait relâche. Cet enjeu, qui avait été au centre de l’élection de 2012, a repris ses droits. Prime de départ, paradis fiscaux, financement politique, les chefs du PQ et du PLQ ont joué au ping-pong. La balle mise en jeu chaque jour par les médias. Petite consolation, nous en savons davantage sur les travailleurs outremer, les îles Jersey, le Delaware… Ce va-et-vient a permis aux partis émergents comme la CAQ et Québec solidaire de s’imposer comme le renouveau.

Le ton de cette campagne n’appartient pas qu’aux candidats. Les médias, les citoyens sur les médias sociaux, tous sont responsables du ton acrimonieux. Il est maintenant temps de se concentrer sur le vote de lundi. Avec raison, plusieurs s’inquiètent de l’impact qu’aura cette campagne négative sur le taux de participation.

Les enjeux de cette élection sont pourtant grands, alors que la commission Charbonneau reprendra ses travaux sur le financement illégal des partis. Dans ce contexte, un gouvernement minoritaire ne devrait pas nous inquiéter. Chers électeurs, le jour du vote ne doit pas passer sous le radar…

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