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Le Parti libéral nouveau (bis)

Lors de son accession à la tête du Parti libéral, il avait dit vouloir en faire le Parti libéral nouveau. Le Conseil des ministres, tant par sa taille que par sa structure, offre plutôt du libéral classique.

Les surprises sont venues d’ailleurs. D’abord, il s’agit d’un Conseil des ministres très montréalais : 57 % des ministres en titre, c’est-à-dire excluant les ministres délégués, proviennent de l’île de Montréal. Ne représentant que 31 %, les femmes sont aussi les laissées-pour- compte. Elles n’occupent d’ailleurs pas les ministères des «vraies affaires».

Dans les faits, plusieurs héritent des dossiers difficiles. À la Justice et à l’Immigration, le tandem Vallée-Weil devra concocter une réponse législative à la charte des valeurs du Parti québécois. Lise Thériault devra manœuvrer à la Sécurité publique dans le contexte de la commission Charbonneau et des travaux de l’UPAC.

Cela dit, les nouveaux visages auront une lourde tâche. On pense à David Heurtel, qui devra faire contrepoids à l’équipe économique pour assurer que le développement se fasse dans une perspective durable et verte.

Le contexte sera d’ailleurs difficile. Ce n’est une surprise pour personne. En campagne électorale, le premier ministre Couillard qualifiait l’approche de la Coalition avenir Québec dans le secteur de la santé d’extrême. Il disait : ce n’est «pas crédible parce qu’il s’appuie sur des cibles totalement irréalistes, notamment dans les compressions des dépenses».

Quelques jours plus tard, voilà que le ton change. S’adressant à son nouveau président du Conseil du trésor, il affirme : «L’heure n’est plus aux décisions marginales ou cosmétiques. Le redressement des finances publiques passe par une discipline de fer.» Le message est clair. La marge de manœuvre sera mince. Le verdict du vérificateur général n’est toujours pas tombé, mais dès maintenant, les nouveaux ministres savent que la prochaine année sera celle des sacrifices.

Les choix seront douloureux, mais il faudra apprendre du passé. Cela veut dire ne pas poser de gestes brutaux qui pourraient causer des effets pervers à court ou à long terme. Il faudra de la vision et du courage. Le mur à mur n’aura pas sa place. Il faudra travailler sur les deux colonnes : celle des dépenses, mais aussi celle des revenus, en misant sur la croissance.

Est-ce le début d’un temps nouveau? Les attentes sont très élevées, notamment en matière d’intégrité. Philippe Couillard a tenté de faire certaines choses et il faudra laisser la chance au coureur. Il est cependant difficile de faire du neuf avec du vieux. Les prochains tests viendront rapidement, avec le budget, mais aussi avec la commission Charbonneau.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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