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L’oeuf ou la poule

Cette fin de semaine, au Parti québécois, on tentera de faire l’autopsie de la défaite. Le résultat de la dernière élection est à ce point difficile pour ce parti qu’il ne se passe pas un jour depuis près d’un mois sans qu’un de ses membres ne partage ses constats et son inquiétude pour l’avenir.

Cette rencontre est sans doute essentielle pour laisser sortir la vapeur des troupes. Bref, c’est une première étape. La plus grande erreur serait de chercher simplement des coupables, sans creuser plus loin.

Certes, la responsable ultime de la débâcle est Pauline Marois elle-même. C’est elle qui a choisi la date de l’élection et qui a décidé d’écouter ou non ses conseillers au sujet des différents enjeux qui se sont présentés au cours de la campagne.

D’ailleurs, elle a assumé pleinement ses choix et ses responsabilités en démissionnant le soir du 7 avril. Le malaise est cependant beaucoup plus profond et dépasse la question du leadership.

Dans les faits, il s’agit du pire résultat depuis 1970. Le PQ a eu plusieurs avertissements. Les voyants rouges devaient clignoter sur le tableau de bord des dirigeants du parti, et ça, bien avant le 7 avril.

Bernard Landry avait lancé le Printemps des idées pour recentrer ses troupes à la suite de la défaite de 2003. Le questionnement a été de courte durée. Le départ de Bernard Landry a ouvert la porte à une course à la chefferie. André Boisclair a suscité un engouement qui laissait présager des jours meilleurs pour la formation politique. Le résultat de l’élection de 2007 a pourtant été catastrophique.

Un dilemme se pose maintenant aux membres: faut-il un chef pour définir l’alignement idéologique du Parti québécois ou un grand remue-méninges collectif pour savoir la direction qu’il faut prendre? D’un sauveur à l’autre, le PQ a pu faire l’économie du débat de fond.

Pourtant, la création de Québec solidaire et d’Option nationale est un symptôme important d’une certaine mutation dans le mouvement souverainiste. Dans les faits, le PQ n’apparaît plus comme étant le véhicule à privilégier pour plusieurs souverainistes.

Des choix importants se présenteront pour la formation politique que dirigeait Pauline Marois. Un récent sondage CROP montre d’ailleurs qu’il n’y a pas de sauveur à l’horizon. Des questions se posent maintenant sur le moment et sur la manière du choix du nouveau chef. Doit-on procéder rapidement? Doit-on ouvrir le choix du chef à davantage de Québécois, comme le propose Alexandre Cloutier?

Fondamentalement, le PQ doit choisir et camper ses idées clairement pour espérer regagner la confiance des citoyens et davantage de cohésion. Le questionnement actuel sur le moment du choix du nouveau chef équivaut à se demander qui vient avant, la poule ou l’oeuf.

Chose certaine, une course à la direction est l’exercice ultime pour permettre le débat. Dans cette veine, il vaudrait mieux fixer un échéancier rapidement pour savoir à quoi s’en tenir.

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