Soutenez

Soir de match!

Quinze minutes avant le septième match Montréal-Boston, la twittospère s’est enflammée. L’énervement n’était pas causé par le retrait d’un joueur étoile, mais bien par la publication du rapport Ménard. Cette commission d’enquête, déjà moins connue que celle présidée par la juge Charbonneau, avait pour mandat de faire le point sur la crise étudiante de 2012.

Le message envoyé par le premier ministre Couillard ne pouvait être plus clair, les conclusions de la commission qui a débuté dans la controverse devaient passer sous le radar. Le résultat aurait pourtant été le même s’il avait été publié en après-midi. Le témoignage de Julie Boulet et la frénésie d’avant-match auraient probablement fait autant d’ombre au document de 450 pages. Ironie et cynisme en moins.

Il n’est certes pas surprenant que le gouvernement n’ait pas eu envie de faire beaucoup de place aux 28 recommandations du rapport. On peut imaginer que le principal constat, selon lequel la crise du printemps 2012 aurait pu être évitée, ne fasse pas l’affaire. «Nous croyons probable que la crise aurait pu être évitée par la médiation», peut-on lire dans le document.

Ainsi, le rapport Menard affirme qu’il aurait été possible de désamorcer la crise par la négociation et la médiation. On se souvient que Jean Charest avait refusé de serrer la main des leaders étudiants alors que ceux-ci étaient de passage à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un symbole important du climat qui régnait alors.

Lancée dans la controverse en novembre 2013, la Commission spéciale d’examen des événements du Printemps 2012, dirigée par l’ex-ministre Serge Ménard en compagnie de l’ex-syndicaliste Claudette Carbonneau et du juriste Bernard Grenier, a peiné à mobiliser les témoins. Encore à l’été 2013, Le Devoir rapportait que plusieurs témoins potentiels résistaient. Ils considéraient que les conclusions étaient écrites d’avance. Malgré ce contexte difficile, le rapport publié cette semaine nous permet de tirer certains enseignements.

Il serait triste que le gouvernement rejette les 28 recommandations du revers de la main et que ce rapport se retrouve directement sur une tablette. Au premier chef, la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, devrait les regarder de près et voir si des améliorations dans la formation des policiers ne peuvent être faites pour mieux contrôler les manifestations.

Le gouvernement Couillard a certainement raison de croire que la population ne se souviendra pas de ce geste dans quatre ans. Il est vrai que les libéraux ont beaucoup de temps devant eux. Il faudra toutefois se méfier des comportements, qui risquent de laisser une impression de partisanerie indue. Les victoires des Canadiens ne devront pas servir de paravent aux mauvaises nouvelles.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.