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Fin de session sur fond de crise

Le petit train-train du gouvernement majoritaire a basculé quand, par un beau samedi ensoleillé, trois détenus d’Orsainville ont décidé de prendre le large en hélicoptère. La première session parlementaire du nouveau gouvernement Couillard s’annonçait sans histoire. Rien de très surprenant pour un gouvernement ayant quatre ans devant lui pour gouverner.

Jusque-là, avec la présentation d’un budget, le dépôt de crédits et de quelques projets de loi, la formation de comités sur la fiscalité et la révision des programmes, la vie parlementaire était plutôt normale, si ce n’est de la volonté de trouver un nouveau ton à l’Assemblée nationale. L’agenda du gouvernement était bien établi.

Cependant, les choses basculent rapidement en politique. Tout a changé avec la grande évasion et la réaction aussi maladroite qu’incohérente du gouvernement. La ministre Lise Thériault a tardé à réagir, puis a cafouillé dans l’information transmise. Le gouvernement s’est retrouvé en gestion de crise. Une crise qui dure et qui est loin d’être terminée…

Le premier ministre Couillard a certes tenté de reprendre l’initiative en volant à la rescousse de sa vice-première ministre. Il a annoncé la tenue d’une enquête administrative qui aura pour but de clarifier le flou autour de l’évasion. Il reprend ainsi en partie une demande faite par la CAQ quelques jours auparavant. L’enquête analysera le rôle de la Sûreté du Québec, du ministère de la Justice, des centres de détention et du ministère de la Sécurité publique.

Au-delà de la crise qui affecte le gouvernement, ce dossier s’ajoute au budget pour mesurer les forces et les faiblesses des partis de l’opposition. Formellement, le rôle de l’opposition officielle appartient au Parti québécois. Or, le PQ, sonné par les résultats électoraux, s’est retrouvé sur la défensive. Peinant à trouver son ton dans son nouveau rôle de chef parlementaire, Stéphane Bédard a dû d’abord défendre le bilan budgétaire du précédent gouvernement, et maintenant celui en matière de sécurité publique.

Comme deuxième parti d’opposition, mais maintenant devant le PQ dans les sondages, la Coalition avenir Québec s’était donnée comme objectif de jouer le rôle d’opposition officielle, et ce, tout en conservant son approche constructive. Les comportements observés permettent de dire que les parlementaires de la CAQ ont jeté les fondations pour obtenir cette reconnaissance. Tant dans le débat sur le budget que celui sur la crise qui secoue le gouvernement, l’équipe de François Legault s’est imposée.

Pour les parlementaires, les dernières semaines auront été une occasion d’apprivoiser la nouvelle dynamique qui prévaudra au cours des quatre prochaines années. Il est vrai que le rythme politique est fort différent quand un gouvernement est majoritaire. Or, l’espace-temps aura été accéléré par cette crise de fin de session. Parce que cela touche le numéro deux du gouvernement, cela pourrait laisser des traces.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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