Libre de ses choix

La semaine prochaine, le 18 septembre, les jeux seront faits. Les Écossais se seront exprimés sur le statut de leur nation. De quoi rappeler bien des souvenirs aux Québécois qui ont vécu les référendums de 1980 et de 1995.

J’ai eu l’occasion de rencontrer des acteurs des deux camps en juillet. La frénésie n’était pas la même que celle qui règne aujourd’hui en Écosse, mais on sentait déjà l’importance du choix à venir. L’argumentaire était bien défini. On pouvait y voir des similitudes et prévoir les prochaines étapes que les Écossais allaient vivre.

Dans le camp du «non», on sentait une assurance tranquille. Les sondages le favorisaient largement. Il n’y a pas de hasard. L’approche du Canada avait marqué les stratèges. Le «Better Together», thème préréférendaire, venait d’être transformé en «No thanks!», le slogan des tenants québécois du «non» en 1980. À ce moment, il n’était pas question d’engager le premier ministre du Royaume-Uni. Mais avec le sondage du week-end dernier, David Cameron a finalement plongé dans la course.

Le scénario qui se dessine depuis quelques jours était celui souhaité par les tenants du «oui». Percer au bon moment, seule similitude qu’était prête à admettre du bout des lèvres le porte-parole du «oui» avec le processus référendaire québécois de 1995. Car il faut le dire, il y avait une grande frilosité. On m’avait avisée à plusieurs reprises qu’il n’était pas question de parler du cas du Québec.

Si les Écossais devaient dire «oui», il n’y aura pas des surprise quant à la suite de choses. Tout est prévu. L’entente d’Édimbourg, conclue entre l’Angleterre et l’Écosse le 15 octobre 2012, a dressé non seulement les règles du processus référendaire, mais aussi celles du cheminement qui se conclura par la pleine autonomie de l’Écosse en mars 2016.
La question est simple :

Est-ce que l’Écosse doit être un pays indépendant? (Should Scotland be an independant country?) Du côté du «non», on prétend que la stabilité et le connu valent mieux que l’inconnu. Comme au Québec en 1980 et en 1995, on laisse entendre qu’il serait possible de donner plus de pouvoir à l’Écosse à la suite d’un «non». De l’autre côté, on met de l’avant la richesse et la puissance économique. L’Écosse a un PIB supérieur à celui du Royaume-Uni. Les choix sociaux sont aussi au cœur du débat. Les choix d’austérité de Londres sont critiqués. Il faut dire que la population écossaise est reconnue comme plus à gauche que celle du reste du Royaume-Uni. Le tout jeune Parlement ne compte d’ailleurs qu’un seul député conservateur, contrairement à Westminster où le parti domine.

Il ne reste que quelques jours. La balle est dans le camp des Écossais de 16 ans et plus, âge à partir duquel ils peuvent voter à ce référendum. À la même heure la semaine prochaine, nous connaîtrons leur décision. Ce qui est clair, c’est qu’ils sont libres de leur choix, une richesse du processus démocratique.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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