Ça n’arrive qu’aux autres

Ça nous semble toujours si lointain. Les images d’actes terroristes nous proviennent de partout, du monde entier. Cette fois, elles ne venaient pas d’ailleurs.

Le 7 octobre, le Parlement du Canada adoptait sans l’unanimité une motion engageant le Canada dans la lutte contre l’intégrisme en Irak. À ce moment-là, la radicalisation et les menaces d’État islamique nous semblaient bien loin. Comme le Parlement, la population était divisée. Un sondage de Radio-Canada, diffusé en début de semaine, montrait que, particulièrement au Québec, la population cherchait un autre type d’intervention. C’était avant… Avant qu’on puisse imaginer que la terreur pouvait frapper ici. Que des terroristes islamistes pouvaient s’appeler Bibeau ou Rouleau…

Avec les événements de Saint-Jean-sur-Richelieu, on a douté. Un geste isolé? Un acte d’une personne souffrant de troubles mentaux? Un acte terroriste? Un mélange de tout cela? Nous cherchions encore à définir ce geste d’une grande violence quand notre monde a basculé. La nouvelle est tombée. Le parlement d’Ottawa était la cible d’un ou de tireurs. Un homme, on sait maintenant son nom, Nathan Frank Cirillo, est mort sous les balles. Il y a
eu de grands gestes de courage, dont celui du sergent d’armes, Kevin Vickers.

Le Québec avait connu des événements aussi effrayants en 1984, mais le contexte était tout autre. On avait vite su qu’il s’agissait d’un acte isolé. Aujourd’hui, la situation est bien différente. Personne ne sait d’où viendra la prochaine menace. La terreur, essence du mot terrorisme, nous touche, nous frappe.

Pour nous assurer de ne pas être intimidés, comme l’a mentionné le premier ministre Harper, il faudra sans doute intervenir davantage avec la communauté internationale. Il faudra aussi penser à combattre la radicalisation ici, chez nous. La première étape serait de répondre à l’appel des parents, des amis de toutes les personnes qui pourraient vouloir répondre à l’appel des groupes radicaux.

D’ailleurs, à la fin septembre, un groupe de parents d’Edmonton d’origine somalienne demandait au premier ministre Harper de trouver des outils pour prévenir la radicalisation de jeunes. Il faut le dire, plusieurs proches de gens qui semblent se radicaliser font quelque chose qui doit être extrêmement difficile : alerter les autorités. Dénoncer une personne qu’on aime. Car oui, ces jeunes ont des parents, une mère, un père. Ce sont les premières victimes.

Il y aura un avant et un après. La journée où l’on a attaqué le siège de la démocratie canadienne restera marquée dans nos cœurs et dans nos têtes. Stephen Harper, Thomas Mulcair et Justin Trudeau ont tous bien choisi leurs mots pour leur première déclaration à la suite du drame. On retient particulièrement ces mots du chef de l’opposition : nous devons rester debout et solidaires, car cela n’arrive pas qu’aux autres.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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