Nous sommes tous Charlie

L’attaque contre Charlie Hebdo nous a bouleversés, chacun d’entre nous. Elle a bouleversé le monde occidental. Une fois encore, nous avons été mis face à notre propre vulnérabilité face à la montée de l’intégrisme. Cet attentat nous rappelle que nous ne devons pas tenir la liberté et la démocratie pour acquises.

Le premier ministre du Canada, dans son communiqué officiel, rappelait notre fragilité. «Cet acte barbare, combiné aux attaques perpétrées à Sydney, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, nous rappelle cruellement qu’aucun pays n’est à l’abri des attaques terroristes que nous avons vues ailleurs dans le monde.» Le Canada, tout comme le Québec, n’évolue pas dans une bulle coupée du monde.

D’ailleurs, un grand nombre de leaders politiques occidentaux se sont dits horrifiés. Tous ont parlé d’une même voix pour rappeler leur solidarité et affirmer qu’ils restaient mobilisés pour vaincre la montée de l’intégrisme.

Mais après tous ces témoignages, les gestes de solidarité, les vigiles, on cherche des réponses. On attend de nos élus qu’ils posent des gestes qui nous rassureront. Malheureusement, il n’y a pas de solution simple. Cette guerre ne ressemble en
rien aux conflits de 1914-18 ou de 1939-45. La cible est mouvante et diffuse.

On ne sait jamais quand ni où le prochain attentat surviendra.

Les frappes aériennes contre le groupe armé État islamique en Irak ne suffisent pas. Même si le risque zéro n’existe pas, il faut trouver une approche équilibrée qui protège les droits tout en contrant les frappes organisées comme celle de Paris ou isolées comme celles qui se sont déroulées ici. Il faut travailler à enrayer l’endoctrinement.

Au lendemain des événements de Saint-Jean et d’Ottawa, on apprenait qu’au moins 130 personnes avaient quitté le Canada pour aller combattre au sein du groupe armé État islamique. On apprenait aussi qu’une centaine faisait l’objet d’une intense surveillance des services secrets canadiens. Et le gouvernement fédéral déposait le projet de loi C-44 pour donner plus de dents aux lois canadiennes.

Philippe Couillard, lui, créait un groupe de travail avec des leaders issus de différentes communautés musulmanes pour contribuer à prévenir le phénomène de la radicalisation, notamment chez les jeunes. L’initiative est saluée par de nombreux représentants musulmans. Ce n’est qu’un premier pas, souhaitons-le.

Il faut prévenir la montée de ce dogmatisme religieux par des lois, de l’intelligence, de la prévention, un dialogue, mais aussi par une solidarité envers les victimes et un appui clair à la liberté de presse. On doit aussi éviter les raccourcis et les amalgames. Journalistes ou non, nous sommes tous Charlie!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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