Le PQ a besoin d’une course

Depuis le début de la course à la chefferie du PQ, bien des gens s’entendent pour dire que les jeux sont faits. Jean-François Lisée avait dit que les militants voulaient vivre leur moment PKP. Pourtant, si tous avaient fait comme M. Lisée, qui s’est retiré de la course en janvier dernier, il n’y aurait pas eu de candidats, de débats d’idées, de couverture médiatique importante, bref une série d’éléments qui profitent largement à une formation politique.

Il faut le rappeler, en récoltant 25 % des suffrages au dernier scrutin, le PQ a obtenu son résultat le plus faible après celui de 1970.

Maintenant, celui qui pas plus tard que la semaine dernière prévoyait un deuxième tour abandonne la course. Dans le contexte, Bernard Drainville devait choisir parmi différents scénarios. Il pouvait poursuivre la course et accepter un résultat loin de ses attentes. Même la deuxième place semblait pour lui hors d’atteinte, selon de récents sondages internes. Il pouvait aussi se retirer sans appuyer un autre candidat. Il a finalement choisi de se rallier à Pierre Karl Péladeau.

Aujourd’hui, les membres de son équipe disent gagner en idées puisque PKP reprendra certains des engagements phares de la campagne de Drainville à son compte. Toutefois, il y a du flou, pour reprendre un terme qu’on a accolé à M. Péladeau. Les membres seront consultés pour la stratégie référendaire.

Mais de l’aveu même du député de Longueuil, il n’est pas certain que le chef se sentira lié par la conclusion de cette consultation. De son côté, Sylvain Gaudreault continuera de faire avancer ses idées en tentant d’intégrer son plan, qui vise à faire du Québec la première économie verte des Amériques.

Même si cela peut comporter des risques, le PQ, on le voit dans les sondages, avait besoin et a besoin d’une vraie course, pas d’un couronnement.

Contrairement à celle de 2005 au PQ, à celle de 2013 chez les libéraux ou à la création de la CAQ, le Parti québécois ne semble pas faire le plein d’intentions de vote. Le dernier sondage CROP montre que loin de dominer, PKP placerait le PQ en deuxième place.

Il est vrai que cela peut laisser des séquelles. Bernard Drainville en était d’ailleurs très conscient. Lui qui s’est fait reprocher d’avoir trop grafigné ses collègues au dernier débat, a dit qu’il aurait fallu mener une campagne dure pour rester dans la course. L’exercice est pourtant essentiel pour dynamiser le parti, recruter de nouveaux membres et renouveler les idées.
D’ici le 15 mai, les candidats auront tout un défi, celui de maintenir l’intérêt. Alexandre Cloutier aura fort à faire pour convaincre qu’un deuxième tour est possible.

Pourtant, le PQ a besoin de l’effervescence qu’amène une course à la chefferie, pour le renouvellement des idées comme pour celui de la base militante.

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