Campagne estivale chronique

Pendant que plus de 150 000 Québécois et leurs familles profitent du répit des vacances de la construction, les partis politiques fédéraux tentent tant bien que mal de captiver l’attention des électeurs.

Thomas Mulcair est en tournée en Ontario. Le ministre conservateur Pierre Poilievre et ses collègues font la promotion de la bonification de la prestation universelle pour la garde d’enfants. Un Justin Trudeau de passage à Laval doit expliquer les mauvais résultats des sondages à son sujet en disant que les électeurs ne sont pas vraiment à l’écoute.

Si le gouvernement veut consolider sa popularité envoyant des chèques aux familles, de leur côté, Justin Trudeau et Thomas Mulcair veulent profiter de l’été pour se positionner comme l’option du changement. Barbecues et rencontres, recrutement de candidats et surtout des attaques : tout est mis a contribution pour capter l’intérêt des électeurs.

Les sondeurs sont eux aussi très actifs. Comme le mercure, les données de sondage montent et descendent, les variations des intentions de votes des Canadiens donnant des sueurs froides aux différentes organisations politiques. Mais il reste encore plusieurs semaines avant le scrutin. S’il importe de surveiller les tendances, il faut se dire que beaucoup de choses peuvent encore changer.

Cette intensité estivale inhabituelle est due aux élections à date fixe, qui apportent avec elles de bons et de mauvais côtés. Si le premier ministre a perdu la prérogative de fixer la date des élections, il garde tout de même le privilège de choisir la date du déclenchement. Si la campagne devait durer 37 jours, le minimum prévu par la loi, le coup d’envoi serait donné le 13 septembre. Mais voilà que court la rumeur selon laquelle Stephen Harper jonglerait avec l’idée de prolonger la période électorale…

Si tel est le cas, comme le soupçonnent les néo-démocrates, les motivations demeurent confuses. D’un côté, le NPD craint que cela ne favorise les conservateurs, qui ont davantage d’argent dans leurs coffres. De l’autre, cela priverait le gouvernement d’annonces électorales en précampagne.

Chose certaine, ce premier cycle complet du processus d’élections à date fixe illustre qu’il y a nettement un manque d’encadrement. Les comités politiques qui ont dépensé des sommes considérables et fait des publicités n’ont aucun plafond de dépenses en période préélectorale. D’inspiration américaine, ces comités font leur arrivée chez nous. Ils ne sont pas officiellement associés à un parti et font la promotion d’une option politique.

De plus, les tergiversations estivales sur la date du déclenchement militent pour qu’on clarifie les règles sans toutefois remettre en question l’essentiel des avantages qui viennent avec le principe des élections à date fixe. Ceci dit, il faudra maintenant apprendre à s’habituer aux précampagnes estivales.

Villégiateurs et campeurs, vous êtes prévenus: vous risquez de croiser un politicien dans un festival.

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