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Pétrole: un choix à faire

Photo: MWN

Chronique. Un groupe de personnalités auquel participe l’ancien premier ministre Bernard Landry a publié mercredi un manifeste invitant le gouvernement à autoriser l’exploration et l’exploitation pétrolière au Québec.

Le même jour, on apprenait que le gouvernement du Québec voulait un avis indépendant sur le potentiel économique des énergies fossiles dans le Golfe Saint-Laurent dans une zone cependant identifiée pour devenir une zone de protection marine.

Nous attendons toujours le rapport d’une commission de consultation qui a parcouru le Québec l’automne dernier pour consulter les citoyens sur les enjeux énergétiques.

La question de l’exploitation pétrolière sera l’un des enjeux brûlants de l’année 2014. Le gouvernement actuel a déjà indiqué son appui à ce projet. Les deux principaux partis d’opposition sont d’accord. L’État n’est pas neutre.

Tout le monde s’entend pour dire que l’exploitation pétrolière ne doit pas se faire au détriment de la protection de l’environnement. Des mouvements d’opposition se sont manifestés en Gaspésie et à l’Île d’Anticosti : l’acceptabilité sociale de ces projets n’est pas acquise.

Le débat sur l’exploitation du pétrole est exemplaire des dilemmes qui se présentent aux sociétés modernes entrées depuis peu dans l’ère du risque et dans le paradigme du développement durable.

Les arguments liés au développement économique ne sont plus automatiquement acceptés par les citoyens. Parce que nous ne vivons plus dans un contexte de pénurie, le risque de manquer de revenu, de nourriture ou de logement n’est plus le seul à être considéré lorsque l’on examine nos options. Le risque environnemental est devenu réalité, entre autres, par sa relation avec la santé, valeur prioritaire des citoyens. D’autres risques sociaux sont pris en compte : l’essor d’une telle industrie peut-il nuire à d’autres qui font vivre le peuple depuis des décennies, comme celle de la pêche ou du tourisme.

S’agissant du pétrole, d’aucuns mettront dans la balance le risque d’accès aux ressources pétrolières pour répondre à nos propres besoins. Un autre risque : celui, en demeurant dépendants de monarchies pétrolières arabes, de soutenir indirectement des régimes non démocratiques ainsi que leur influence dans le monde.

Le débat qui s’ouvre est donc un large exercice d’évaluation des risques dans lequel nous, les citoyens, seront les juges.

Pour bien jouer notre rôle, nous avons besoin d’information, d’occasions de nous exprimer et surtout d’échanger sur le sujet. C’est franchement le devoir du gouvernement de favoriser ce type d’exercice afin de bien éclairer sa décision.
Sans quoi, nous pouvons être les victimes de lobbies, qu’ils soient favorables ou défavorables, usant d’arguments rhétoriques et de données approximatives, ou encore en soulevant des peurs fondées sur des perceptions plutôt que sur des faits.

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