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Halifax propose une cartographie du crime… pas Montréal

AVIS AUX LECTEURS : il y a une bonne nouvelle (enfin presque) vers la fin, lisez jusqu’au bout!

Quand j’ai acheté mon condo dans le Centre-Sud, il y a cinq ans, j’avais des craintes à propos de la sécurité du quartier. Des craintes finalement pas totalement justifiées (je me suis fait voler 3 vélos en dix ans sur le Plateau et seulement une selle en cinq ans dans le Centre-Sud). En 2013, il n’y a eu dans mon nouveau quartier aucun meurtre ou tentative de meurtre.

Bref, mon quartier a mauvaise réputation, mais ce n’est pas totalement justifié. Oui, il y a des vols et des agressions, mais c’est surtout la proximité de deux artères commerciales à forte activité nocturne qui en est vraisemblablement la cause. C’est aussi pour ça que Le Plateau figure en mauvaise position dans le classement

Si l’on avait une carte du crime comme à Halifax, on aurait plus de détails. Voyez un peu: leur outil offre une cartographie des crimes commis (entrées par effraction, vols, vols de véhicules, agressions…) avec une localisation au coin de rue près (on ne donne pas l’adresse exacte pour ne pas stigmatiser).

«Le but de ce projet est d’aider à prévenir le crime en vous armant d’informations. […] Elle répond aux citoyens qui demandaient plus d’informations précises et en temps réel sur la criminalité dans notre communauté afin que les gens puissent prendre des décisions éclairées au sujet de leur propre sécurité», indique le site internet, fruit de la collaboration entre la Ville d’Halifax et son service de police.

On peut remonter jusqu’à sept jours en arrière. Personnellement, je serais remonté un an en arrière, car ça donnerait une image encore plus précise de la criminalité par quartier qui serait grandement utile quand on songe par exemple à acheter une propriété…

À Montréal, il faut s’en tenir au rapport annuel du SPVM qui est très général (criminalité par quartier et par type de crime, mais sans géolocalisation). Et c’est en PDF, il faut donc ensuite espérer qu’un journaliste va digérer toutes les informations pour vous rendre ça plus digeste! Et surtout le rapport sort en mars de l’année suivante.

Pourtant les données existent. La preuve, à la mi-novembre pour un article, j’ai demandé les données des accidents (graves et légers) et les décès chez les cyclistes pendant la saison cycliste 2014. Le SPVM et la SAAQ me les ont fourni sans problème.

Mais quand six semaines plus tard, j’ai fait une demande similaire sur les accidents routiers (vélos, autos, piétons) pour toute l’année 2014, ces deux institutions m’ont répondu qu’ils seraient communiqués en mars dans le rapport annuel.

Ah la culture du fameux rapport annuel, ça fait tellement 20e siècle…

J’ai quand même posé la question à l’élu responsable de la Ville intelligente, Harout Chitilian.

(C’est là qu’arrive la bonne nouvelle)

«Je pense qu’il faut libérer les données existantes par Poste de quartier et que ce soit en format ouvert pour permettre une manipulation plus facile. Il faudra aussi regarder si on ne peut pas les obtenir sur une base mensuelle», indique M. Chitilian.

Pour la géolocalisation, ce n’est pas (encore) au menu, car il y a des implications légales. Si Halifax Calgary ou Chicago font du maping, la 2e partie du code postal reste anonyme pour que l’adresse exacte reste privée. La législation peut-être différente au Québec?

Par exemple, si Vancouver peut libérer les données sur les logements insalubres pour créer des cartes sur les logements à éviter, ce ne serait pas possible au Québec où une telle donnée ne peut-être obtenue qu’à la demande d’un locataire.

AJOUT: Bon ben finalement, on dirait que la bonne nouvelle est à prendre avec des pincettes!

L’ouvertures des données du SPVM, ça fait 9 mois que l’élu de Projet Montréal l’a demandée et il n’a reçu aucune réponse de suivi depuis… «Il y a trois Postes de quartier (PDQ) qui se chevauchent sur mon district et je ne suis même pas capable de connaitre les frontières respectives de chacun d’eux» illustre-t-il.

Selon lui la police et les pompiers représentent 25% du budget de la Ville alors la transparence des données serait vraiment de mise afin de pouvoir évaluer leur performance de façon indépendante.

«Par exemple dans la chicane entre la Ville et ses policiers quant à savoir s’il y avait un retard dans l’occtroi de contraventions (un moyen de pression), on saurait qui dit vrai si les données étaient publiques», ajoute-t-il.

On attend encore le coup de fil du SPVM…

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