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Un mobilier urbain designé pour contrer les tags

Selon le chroniqueur de La Presse François Cardinal, Stationnement de Montréal et Bell ne nettoient pas souvent leur mobilier urbain. Sept mois après son article sur l’état de propreté de la rue Sainte-Catherine Ouest, il est retourné au centre-ville avec un photographe pour documenter le fait que les bornes de stationnement et les boites téléphoniques étaient arborées des mêmes tags et des mêmes autocollants que l’hiver dernier.

«C’est comme si rien ne s’était passé. Tout ce que mon collègue Olivier Jean avait photographié en décembre dernier, entre Drummond et University, se trouve aujourd’hui dans le même état. Les bornes de paiement de Stationnement de Montréal, le téléphone public de Bell, la boîte électrique de l’arrondissement de Ville-Marie, rien de tout ça n’a été nettoyé. Du tout. Et ce, même si on est au cœur du cœur de Montréal. Dans la grande Sainte-Catherine. Celle qu’on devrait soigner, bichonner, entretenir de manière prioritaire», écrit Cardinal dans son billet.

Je vous laisse juger la qualité des réponses qu’il a obtenues:

«Nous avons une petite équipe, et ça prend vraiment beaucoup de temps, nettoyer l’équipement. C’est sûr qu’on aimerait avoir l’aide de la police, car tout le monde doit s’y mettre pour trouver une solution.» -Stationnement de Montréal.

«Bien que Bell procède à l’entretien régulier de ses téléphones publics deux fois par an, nous envoyons des techniciens pour réparer les dommages causés par du vandalisme chaque fois que nous en sommes informés» – Bell.

Les adeptes de la théorie de la vitre cassée diront qu’il faut immédiatement nettoyer sinon ça encourage l’accumulation d’actes d’incivilité. Personnellement, j’ai quelques doutes dans le cas des graffitis: parce que nettoyer c’est comme offrir au tagueur un canevas tout neuf où son tag sera encore plus en évidence.

Avez vous aussi remarqué l’énergie que ça prend pour nettoyer? Pour un simple poteau de feu de circulation, compter au moins 30 minutes. Il y a le produit décollant à ajouter et après, il faut gratter fort et parfois même refiler un coup de peinture. La semaine suivante, il y a de bonnes chances que les messages réapparaissent.

Pour voir la liste des différentes options pour contrer les tags, un très bon résumé créé par l’Université d’Albany est disponible sur le web.

La Ville a même tenté les enquêtes de profilage pour relier les principaux graffitis à leurs auteurs et essayer de déterminer leurs «patterns» pour les prendre en flagrant délit.

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Je crois qu’il faudrait plutôt travailler à la source au niveau du design du mobilier urbain. Regardez cette boîte de Postes Canada: un design chargé (certains diront vomitif) qui imite un peu le graffiti qui rend alors l’ajout de tags et d’autocollants assez peu visibles. Donc, si le propriétaire ne nettoie pas régulièrement, ça agresse moins l’œil que cette borne de paiement juste à côté…

Avec la somme de professionnels du design qu’on a à Montréal (ville UNESCO de design), il y aurait moyen de dessiner du mobilier qui auto-camouflerait les tags non? Avis aux professeurs de design, je viens de vous trouver une idée d’atelier créatif pour la rentrée!

AJOUT: Pour protéger les feux de circulation et promouvoir les artistes émergents, j’aime bien l’idée de la Galerie24sur24 qui avait été présentée à l’événement Je vois mtl…

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