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Les pays riches derrière leur forteresse

TOPSHOT - This handout picture obtained from the French non-governmental organisation Medecins Sans Frontiers - Doctors Without Borders(MSF)/SOS Mediterranee on June 13, 2018 shows rescued migrants and MSF personnel onboard an Italian coastguard ship following their transfer from the French NGO's ship Aquarius. An Italian coastguard ship carrying more than 900 migrants was allowed to dock in Sicily, after Italy controversially turned away a separate foreign vessel with rescued migrants on board. / AFP PHOTO / MSF/SOS MEDITERRANEE / Karpov / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / MSF/SOS Mediterranee / KARPOV" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS == NO ARCHIVE Photo: AFP

Pendant longtemps, en parlant de «crise migratoire», on faisait référence à l’Europe. C’est ainsi qu’est apparue l’idée de la forteresse-Europe. Aujourd’hui, si la notion de forteresse demeure utile, il faut l’appliquer à l’ensemble des pays riches.

Parmi ceux-ci, l’Australie affichait le pire record en matière de gestion des flux de réfugiés. En particulier, sa politique de refoulement des demandeurs d’asile dans des camps de détention installés dans les îles de Nauru et Manus a été décriée comme contraire aux droits définis par la Convention de Genève. Les conditions de vie dans ces camps ressemblent davantage à des prisons qu’à des centres d’accueil. Il s’agit d’une politique de détention systématique pour une durée indéterminée.

Ce triste record est maintenant dépassé par la politique migratoire de l’administration Trump aux États-Unis. Le dispositif répressif est complet: discours violent contre les migrants, chasse aux irréguliers, expulsions, séparation des enfants de leurs parents; fermeture des frontières pour certains pays musulmans. Aux États-Unis, la migration irrégulière est devenue un crime et plusieurs migrants et migrantes sont maintenant poursuivis comme des criminels.

Concernant l’Union Européenne, en 2015, La Commission européenne avait proposé, en tenant compte des contextes économiques des pays, une sortie de crise en suggérant un système de quotas touchant environ 60 000 réfugiés à répartir dans les pays membres. Le système n’a jamais été accepté. Depuis, le refus d’accueillir les demandeurs d’asile s’est généralisé.

Pendant ce temps, les mesures répressives continuent à fermer la porte aux réfugiés. La frontière de l’Union Européenne est de plus en plus militarisée, forçant les migrants à emprunter des routes de plus en plus dangereuses et favorisant le développement de nombreux réseaux criminels de trafic d’êtres humains.

Une illustration des effets pervers de ce système, c’est l’épopée du bateau Aquarius. Transportant quelque 600 migrants rescapés de la mer près des côtes libyennes, l’Aquarius a été refusé par l’Italie, puis par Malte. Les migrants ont dû passer plusieurs jours en mer, dans des conditions pénibles, sans savoir où ils allaient finalement aboutir.

Heureusement, l’Espagne a accepté de les accueillir.

Jusqu’où ira la machine répressive?

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