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Planétarium: Jamais deux sans trois?

Photo: Cardin Ramirez Julien

Pour un architecte, concevoir un planétarium se présente souvent comme un coup 
de chance. On en bâtit si peu sur la planète. Imaginez le sentiment quand on en obtient deux sur sa table à dessin en moins de quatre ans, dont un… en France!

C’est ce que vit actuellement Jean-François Julien, associé de Cardin Ramirez Julien et architecte du plus récent planétarium de Mont­réal. Il a de la peine à y croire. «Je n’aurais jamais pensé, quand j’étais étudiant, qu’un jour j’aurais un petit bâtiment avec mon nom écrit dessus à Strasbourg. Encore moins un planétarium!»

Son aventure outre-Atlantique a débuté totalement par hasard, en décembre 2015, alors qu’une firme parisienne, Frenak+Jullien Architectes, l’a contacté par courriel pour l’inviter à participer à un concours d’architecture lancé par l’Université de Strasbourg. L’objectif de la compétition: ouvrir le campus au grand public, particulièrement aux groupes scolaires, avec un espace immersif qui ferait découvrir la magie des ciels étoilés.

«On ne connaissait pas du tout la firme, avoue l’architecte. Ses responsables nous ont contactés pour notre expertise sur la conception d’un planétarium. Je suis allé sur leur site web pour voir ce qu’ils faisaient. J’ai aimé ce que j’ai vu et on a décidé de former une équipe avec eux en moins d’une semaine.»

Après quelques mois d’idéation, le consortium franco-québécois a déposé sa proposition auprès des organisateurs du concours. Une proposition qui, dans son langage formel, rappelle vaguement le planétarium que M. Julien a dessiné quelques années plus tôt pour 
Montréal.

«Je ne voulais pas faire, encore une fois, un cône [braqué vers le ciel], confie l’architecte. Je voulais explorer d’autres concepts, mais tout nous ramenait vers cette forme. C’était visiblement une bonne idée à poursuivre : on a gagné le concours!»

Cela dit, la comparaison avec notre planétarium s’arrête là. Plutôt que d’être plongé dans un environnement aussi minéralisé et austère que celui de notre parc olympique, le planétarium de Strasbourg sera implanté dans un grand 
jardin verdoyant. Au lieu de miser sur l’aluminium pour l’enveloppe extérieure, de la brique grise, rappelant une texture de pierre, a été privilégiée pour venir s’agencer avec la maçonnerie des bâtiments voisins.

Sa superficie, quant à elle, sera répartie en deux volumes. D’un côté, sous une toiture végétalisée, on trouvera l’accueil, un café, ainsi que des espaces scolaires et administratifs. De l’autre, l’amphithéâtre. On travaillera beaucoup à distance, poursuit le concepteur. Notre bureau sera davantage responsable [de la salle immersive] : l’intégration de la technologie, les bancs, l’inclinaison de la salle, l’acoustique, la scénographie. Le reste, comme le pavillon d’accueil, la coordination et le chantier, relève d’eux [Frenak Jullien Architectes].»

Reste maintenant à voir si l’expérience française poussera Cardin Ramirez Julien à explorer davantage le marché étranger, considérant que la firme a aussi été approchée ces derniers temps pour des projets en Russie et en Arabie saoudite. «Quand les occasions se présentent, on les évalue, indique M. Julien. Ce qu’on recherche avant tout, ce ne sont pas que des contrats; c’est de se faire plaisir avec l’architecture.»

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