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De Montréal à l’Indonésie

Photo: ACDF

Maxime-Alexis Frappier, lauréat du Prix du Jeune Architecte 2013 de l’Institut royal d’architecture du Canada, n’imaginait pas en début de carrière que son métier l’amènerait un jour aussi loin que l’Indonésie.

Sa firme montréalaise, ACDF Architecture, a récemment décroché d’importants contrats (compris entre 25 et 30 M$) pour redessiner deux marchés publics en plein cœur des villes de Batu et de Malang. «Les marchés publics sont vraiment très, très importants dans l’économie locale, m’explique l’architecte. Beaucoup de gens ne vivent que de ça, en vendant des fruits, des légumes, de la viande, des vêtements. Le problème, c’est que ces commerces traditionnels sont vétustes. Il y a des restes de nourriture par terre. Des mouches partout. Ça ne sent pas bon, ce n’est pas ventilé.»

Résultat? De nombreux commerçants peinent à subvenir aux besoins de leur famille en voyant leur clientèle et leurs revenus diminuer significativement année après année. Sans oublier que certaines chaînes d’alimentation européennes gagnent de plus en plus de terrain en Indonésie, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les épaules de ces petits marchands.

Diverses associations citoyennes se mobilisent donc en ce moment pour rebâtir progressivement les marchés publics dans les grands centres urbains. Le mandat de l’équipe de Maxime-Alexis Frappier est de repenser complètement l’expérience commerciale des visiteurs, en y ajoutant notamment des espaces pour
promouvoir l’art indonésien et le tourisme.

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Mais pourquoi faire appel à des architectes étrangers pour redynamiser des lieux si bien ancrés dans la culture locale? «Les architectes canadiens se démarquent à l’international sur deux plans, me confie M. Frappier. Un grand savoir-faire pour maximiser les plans d’un bâtiment, combiné à une flamboyance qui nous permet d’être sur le même plancher de danse que les grands architectes européens. Ils [les Indonésiens] commencent à bien comprendre que la qualité de nos designs peut générer de la richesse dans leur projet.»

Pour l’architecte, ces contrats à l’étranger se présentent comme une grande source de motivation au quotidien, mais exigent également un énorme travail de recherche sur le terrain. Ne s’improvise pas expert de la culture locale qui veut. Son équipe a dû se rendre sur place à plusieurs reprises au cours des derniers mois pour y étudier les techniques locales de construction, le paysage urbain et le mode de vie des habitants.

Mais ces efforts sur le continent asiatique en valent amplement la peine et pourraient inciter ACDF à s’y implanter de façon permanente. «À chaque visite dans le pays, on rencontre les maires de différentes villes et on se fait demander si on fait des trains de surface, des ponts et des autoroutes, dit-il en riant. On se demande donc si on ne va pas bâtir un dream team Canada avec des ingénieurs pour se rendre là-bas et partager des investissements.» Avec le boom économique que connaît actuellement le pays, il ne fait aucun doute pour Maxime-Alexis Frappier que sa firme d’architecture est actuellement assise sur une véritable mine d’or.

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